Label trop zélé : Jorja Smith partage son meilleur titre avec Dosseh
Dans la foulée d’une collaboration lumineuse avec Loyle Carner, Jorja Smith s’est offert un petit coin d’ombre en partageant son fameux « Blue Lights » avec les onomatopées lyricales de Dosseh. Une seule question : comment ce titre suintant l’élégance britannique, des accents de la chanteuse au sample de Dizzee Rascal, a bien pu traverser la Manche pour atterrir dans les recoins d’un studio français ?
Il arrive malheureusement que les cadres éreintés de chez Def Jam proposent l’une ou l’autre stratégie obscure, un lendemain d’afterwork trop arrosé, pour relancer leur poulain, histoire d’attraper la floche et de gagner un tour de manège. Reste que Jorja pourra sûrement toucher encore un peu plus de monde au travers de l’hexagone, alors que Dosseh devra cantonner ses imitations reggae à quelques codes postaux de la francophonie.
Depuis le temps que l'industrie du disque utilise cette vieille astuce, elle ne peut plus honteusement se dissimuler : rappelez-vous des passages de Rick Ross par la case Booba, ou de Beyonce par celle d’IAM, qui ont engendré quelques couplets oubliés aussi sec par les pontes américains.
Et ce tour de passe-passe ne peut être que malheureux, car ils vont finir par nous le foutre à terre ce titre dont la production impeccable pourrait faire briller un JUL en Y, là où Dosseh se prend pourtant les pieds dans le tapis - il suffit de retrouver le flow de Jorja après le premier couplet du Français pour comprendre que le match n’aurait pas dû avoir lieu. Espérons, comme les commanditaires, que le nombre de vues viendra quand même rembourser les magnifiques images de ce cocktail fort mal Dosseh.