La scène noise belge se porte à merveille, et CERE est là pour en attester
En plus d’avoir disparu des radars de la plupart des médias, le rock à guitares en Belgique semble souffrir d’une sorte de phénomène inverse de celui dit du "mort kilométrique" observé en journalisme et en psychologie sociale. En gros, nous avons une malheureuse tendance à être moins sensible à ce qui se passe juste sous notre nez alors que la scène noise-rock belge a toujours été vivace. Et il faut être sourd pour avoir manqué la sortie du premier EP de CERE paru en septembre dernier sur Black Basset Records (La Jungle, Mont Doré).
Mea Culpa donc. Et il est encore temps de se rattraper en annonçant ici la sortie de la deuxième vidéo du groupe pour illustrer « Exit Road » , petite bouffée d’air frais sur les 20 minutes intenses que compte Endless Days.
Car en plus de jouer fort, le trio joue vite. Constamment sur la corde raide, CERE est un condensé de pure rage mais qui a plutôt tendance à se tirer vers le haut. Les Bruxellois allient une urgence bouillante héritée du post-punk à une force de frappe quasi hardcore menée par une section rythmique redoutable de précision dans ce chaos parfaitement maîtrisé. Le tout est digne des meilleurs assauts de Big Black (« Uncanny Valley ») ou de Helmet époque Strap It On (« Roses »), doublé d’une aisance mélodique qui évoque des formations actuelles comme les Cloud Nothings ou Meat Wave (« Umbrellas »).
On se doute que la formule doit prendre toute son envergure sur scène et on ne peut que souhaiter au groupe de manger du bitume et d’écumer les caves d’ici et d’ailleurs dans les mois à venir. En attendant, si vous êtes dans le coin, ne les ratez pas le 4 février prochain au Barboteur (Bruxelles) et le 30 avril au Canal 10 (Hautrage).