La pop de Remi Wolf est dangereuse pour nos rétines, moins pour nos esgourdes
Remarquée pour ses clips DIY distillés pendant la période du confinement, Remi Wolf vient de sortir son nouvel EP I’m Allergic To Dogs, la suite de son précédent EP You're A Dog - ça ne s'invente pas. L’occasion pour l’artiste californienne de 24 ans de nous raconter avec la truculence qu’on lui connaît ses histoires d’amour ou ses sautes d’humeur tragiquement loufoques. Et de le faire pour la première fois de sa carrière sur une major, en l'occurrence Island Records qui a bien compris qu'on tenait peut-être là une future grande de la pop, et une sorte de croisement très réussi entre Charli XCX et Lily Allen - à la première, elle prend l'appétence pour la PC pop et à la seconde cette fraîcheur à toute épreuve qui caractérisait ses débuts.
Et pour renforcer cette autodérision et cette bonhomie naturelles, quoi de mieux que des clips aussi déjantés que le sont ses paroles: utilisation à tort et à travers de fonds verts, saturation des couleurs, clones en pagaille et moments vraiment WTF (pendant toute la durée du clip du morceau « Woo », Remi se balade dans une salade de fruits géante avec un décor qui s’inspire assez fort de l’environnement des Oompa Loompas de Charlie et la chocolaterie).
Mais réduire Remi Wolf aux apparences risquerait de nous faire passer à côté d’un grand talent. Car si parler de « Funky Soul Pop » pour décrire sa musique peit vouloir dire tout et son contraire, la résultat final démontre une vraie capacité à réunir des influences diverses dans un ensemble cohérent, tout en évitant le patchwork racoleur et fadasse. Proche de gens comme Still Woozy, Channel Tres ou Alice Longyu Gao, Remi Wolf est une artiste prometteuse qu’il faudra suivre de très près durant les prochaines années.
Et si vos rétines n'ont pas encore fondu, on vous laisse sur "Hello Hello Hello", son dernier clip sorti il y a quelques jours à peine, et taillé sur mesure pour vous accompagner tout l'été.