La belle année du rap français se poursuit: Espiiem de retour en novembre
Il ne faut plus laisser le doute planer: en 2015, le rap français est bien vivant. Et que celui-ci soit incarné par PNL, Jazzy Bazz, Hyacinthe ou Vald, il y en a définitivement pour tous les goûts et (surtout) pour toutes les sensibilités.
Toute cette jolie bande s'apprête en tout cas à boucler la boucle de fort belle manière, en livrant chacun à leur tour un nouvel album, histoire de mettre fin à une année qui devrait faire office de grand cru pour le genre. Bref, prendre le métro ou RER cet automne va être un plaisir. Enfin presque.
Mais les bonnes nouvelles ne s'arrêtent pourtant pas là, puisqu'un autre vient emcee a décidé de venir s'incruster au milieu de ce casting quatre étoiles: c'est ce bon vieux Espiiem. On dit "bon vieux", mais ça cache mal train de retard qu'on a pris sur l'actualité du bonhomme. Deux ans plus tôt notamment, on avait boudé son très chouette Haute Voltige, un petit concentré de chill, bien écrit sans jamais donner le sentiment de trop en faire, et produit par des gens aussi recommandables que Kaytranada à Evil Needle. Piqûre du rappel pour les retardataires.
Noblesse Oblige, son deuxième disque à paraître le 6 novembre prochain annonce un retour aux affaires toujours dans ce créneau laidback. C'est en tout cas ce qu'annonce le chouette "Suprématie" en compagnie de Deen Burbigo, et produit par les extraordinaires Grillz et Astronote. Bon, on ne va pas se le cacher: c'est toujours assez peu ambitieux côté textes. Par contre, ça a le mérite d'être ultra catchy et de faire l'unanimité dès la première écoute - ce refrain, pfiou. Ajoutez à tout ça une instru qui n'aurait pas dénoté chez un Kendrick Lamar, et vous aurez la certitude que le bougre n'a définitivement pas perdu la main ni son flair au moment de choisir les beatmakers qui conviennent le mieux à son projet - déjà l'une des grandes forces de son disque précédent.
On demeure un peu plus surpris par contre par "777", l'autre extrait qui l'a précédé de plusieurs semaines. Si le Espiiem énervé s'est peu montré sur Haute Voltige, jamais il ne semble avoir été aussi bouillant que sur ce titre produit par le Montréalais High Klassified. Une grosse frappe qui a d'ailleurs le mérite de mettre un peu plus en lumière les exploits d'un producteur injustement sous-estimé, lu qui est pourtant signé sur Fool's Gold, la structure d'A-Trak. On espère évidemment le croiser sur d'autres titres de ce nouvel opus qu'on a, pour le coup, encore plus envie d'écouter après ce morceau de bravoure.