"Beyoncé, tu peux commencer à trembler", voilà ce qu'on avait écrit en 2010 lors de la sortie de The ArchAndroid, le deuxième album de Janelle Monáe. Bon. Clairement, Beyoncé n'a pas tremblé, et le trône sur lequel elle est assise n'est pas menacé. Et pourtant, la chanteuse de Kansas City n'a pas à rougir. Depuis, elle a sorti un autre disque dont on vous parlait en 2013, elle a travaillé avec The Internet ou Kendrick Lamar, joué dans plusieurs films (dont l'oscarisé Moonlight), fait de l'activisme politique, participé à la fondation d'un label et est aujourd'hui une des seules femmes afro-américaines à en diriger un, le fameux Wondaland.
Après un long passage à la direction artistique et à la production, voilà qu'elle revient avec un album intitulé Dirty Computer. Originellement produit par Prince, il paraîtra vendredi. Déjà trois singles sont disponibles, dont le dernier en date, "I Like That", vaut le détour.
Les extraits de l'album annoncent un retour à un r'n'b pur, mais aussi plongé dans une vague plus indépendante que Queen Bey. Pour s'en rendre compte, allez faire un tour sur le site de l'album, à l'entrée duquel vous devrez taper "i am a dirty computer" pour avoir accès aux informations, comme un tracklisting qui révèle les présences de Brian Wilson, Grimes ou Pharrell Williams.
Plus sereine dans ses références, plus mature dans sa musique, celle qui n'aura jamais été la reine (et qui a probablement toujours été très loin de ce genre de préoccupations) revient avec un album qui pourrait bien être un de ses meilleurs. Esthétiquement du moins, il semble être le plus poussé: toujours dans un parallélisme avec celle à qui on la comparait il y a de cela déjà huit ans, l'album de Janelle Monáe paraîtra avec un film du même nom, long de 44 minutes, et dont le superbe trailer est déjà visible.