Après 7 années d'inactivité, Jamiroquai revient pour une nouvelle plaque dont la sortie est prévue ce 31 mars sous le titre Automaton. Dès l'apparition de ces connotations futuristes, que brassent autant le titre que les artworks, on s'est mis à craindre le pire, surtout lorsqu'on se penche sur les productions du groupe les plus empreintes d'éléctro ou de rock qui sont clairement les plus fades ou les moins sensées. C'est d'ailleurs dans tous ces virages que la bande à Jay Kay a fini par nous perdre : d'une dynamique jazz furieuse, le tourbillon s'est à chaque fois plus enfoncé vers un usinage pop figé, oubliant toute la rage et le groove de son génie.
La sortie du single "Automaton" n'a fait que repousser l'attente. Si la clique se pointe sans être larguée d'office, il n'y a pas de retour victorieux ou de claque sidérale. Par contre, la recette prend. On retrouve certaines audaces qui relèvent du parcours musical spontané plus que d'une trajectoire marketing.
Jamiroquai s'est adapté aux sonorités d'aujourd'hui et de demain, avec plusieurs références allant des Daft Punk à la B.O. de Tron, mais les percées téméraires caractéristiques du groupe viennent rappeler ses talents. Tout en conservant leurs teintes pourtant rétro, "Automaton" démontre qu'ils détiennent le turfu depuis bien plus longtemps que leurs challengers. Du reste, un disque entier ne saurait tenir sur ce souffle sans devenir l'ennui du millénaire.
Et "Cloud 9" débarque pour nous rassurer. Jamiroquai ne sortira certainement plus une plaque d'avant-garde. Ils peuvent cependant continuer à produire leur groove sans se répéter, sans lasser. Bien que Jay Kay ait la voix usée, il replace son approche funk dans la nonchalance, le retrait dandy et détaché. L'enjeu semble se résumer à la nécessité de ne jamais être dépassé, mais de toujours sortir des ondes viscérales.
Jamiroquai, on se connaît depuis un moment. Et bien, je vous aime encore.