On la connaît bien cette thématique de l’ascension sociale qui commence à épuiser le rap à force d’articuler les billets violets. Elle s’use, parce qu’elle ne se renouvelle presque plus. ISHA l’avait bien compris sur sa mixtape La vie augmente vol. 1 : histoire de sortir de l’écueil, le mc belge s’était fendu d’une mythologie du frigo américain, façon Roland Barthes traînant des pieds place de la bourse.
Dans cette « histoire de pauvre, d’amour et d’eau fraîche », le sérieux se mêle à l’ironie légère selon un déséquilibre permanent, une indécision stylée qui devrait placer ISHA sous les projecteurs, aux côtés de ses compatriotes, dont la patte se retrouve ici avec JeanJass à la prod’. Pour illustrer cette ambiance simultanément sombre et lumineuse, le mc se met en scène tour à tour chien de la casse et technicien hyper frais, « comme les glaçons dans mon chivas ».
Et comme il le précisait un peu plus tôt :
Quelques tics de bandits, des mimiques de voyous,
Chiens de la casse,
Mais l’esprit est gentil.