Il existe un EP de house en hommage à l'un des plus laids hôtels des Pays-Bas et il est excellent
Si vous avez un jour fait le voyage vers Amsterdam en caisse, à quelques kilomètres de la ligne d'arrivée, vous avez été probablement interpellés par l'incommensurable laideur de l'Hotel Breukelen, situé le long de l'autoroute. Une espèce de paquebot sans âme, au look de pagode japonaise mal branlée. Bref, le genre d'endroit où t'imagines bien passer un jeudi de novembre pour un team building de la COGIP (meilleure société) animé par David Brent. C'est aussi un bel exemple de dommage collatéral de la sacro-sainte tolérance néerlandaise, parce qu'on se demande toujours comment on a octroyé le permis de bâtir de cette monstruosité. Heureusement pour nos petites oreilles curieuses, cet étron architectural a permis la naissance d'un fort beau disque, à mettre au crédit de Palmbonen II et Betonkust, deux Bataves aux solides pseudonymes.
En même temps, les deux producteurs semblent prendre un malin plaisir à puiser leur inspiration dans quelques lieux assez laids des Pays-Bas, comme en témoigne ce Center Parcs sorti plus tôt cette année et en écoute intégrale ICI. Un EP enregistré dans un bungalow du complexe De Eemhof, le temps d'un week-end pluvieux où ils étaient les seuls occupants des lieux. Le résultat ? Une house qui assume totalement son caractère vintage et, n'ayons pas peur des mots, se complaît dans des ambiances cheesy. Cet amour du suranné et du décalé, on le retrouve donc sur le nouvel EP de la paire Palmbonen II / Betonkust, qui récidive déjà avec six nouveaux titres qui voguent entre IDM rêveuse, techno acide et house rugueuse.
Mais pour vraiment vivre l'expérience Hotel Breukelen à fond, vous pouvez toujours acheter l'EP et aller l'écouter sur place en mangeant une pauvre kaaskroket trop cuite au bar. Vous pouvez aussi regarder le clip de l'excellent "Landsbelang" et vous imprégner d'un lieu chargé d'histoire(s glauques). Et puis si vous n'avez rien d'un aventurier, vous pouvez toujours streamer le disque intégralement sur Bandcamp. Frissons et arrière-goût de mayonnaise sucrée garantis.