HMV met la clé sous le paillasson
Si vous êtes allés à Londres un jour dans votre vie, il y a de très fortes chances pour que, d'une part, vous ayez claqué pas mal de thunes sur Oxford Street et que, d'autre part, une bonne partie de ce budget ait été englouti dans l'un des magasins HMV de la fameuse rue commerçante de la capitale britannique. Stock immense, showcases réguliers, choix démentiel, et prix attractifs (surtout quand la livre tirait la gueule): tout était fait pour que le touriste en prenne plein la gueule et vide son portefeuille en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ceci étant, crise du disque oblige, ceux qui y sont passés ces dernières années ont pu constater que l'expérience était un peu moins bandante, reflet exact de la sinistrose qui plombe l'industrie.
Mais tout cela risque fort de changer: en effet, depuis hier soir, la célèbre chaîne de magasins a entamé une procédure de redressement judiciaire, imitant les Virgin Megastores français eux aussi menacés de fermeture. En effet, le groupe anglais s'étant vu refuser une rallonge de 300 millions de livres sterling de la part de ses fournisseurs, il n'a eu d'autre choix que de passer par la case "redressement judiciaire". Evidemment, les causes sont connues: l'enseigne est victime de l'effondrement des marchés physiques, et de la concurrence des grands acteurs du web. Le géant (230 magasins et 20 % de parts de marché quand même) a bien essayé de se reconvertir dans le business du live (le Kentish Town Forum devenu le HMV Forum par exemple) sans que cela ne lui permette pour autant de garder la tête hors de l'eau. C'est donc le géant Deloitte qui se chargera de trouver un repreneur pour le groupe, histoire que 4.000 emplois ne passent pas à la trappe.
Et donc, avec la dispariton probable de l'enseigne HMV, c'est la vente de disques et de DVD qui prend un coup dur dans la capitale londonienne: Tower Records a fermé boutique il y a belle lurette sur Picadilly Circus et les Virgin Megastores n'ont jamais survécu à leur rachat par le groupe Zavvi, qui a lui aussi plongé à la fin des noughties. Alors notre petit conseil: si vous êtes dans le coin d'Oxford Street à l'avenir, allez flaner du côté de la perpendiculaire Berwick Street, où l'on trouve quelques chouettes magasins indépendants particulièrement bien achalandés. Sinon, il reste toujours les mythiques magasins Rough Trade, un peu plus excentrés mais inmanquables quand même.