GROS COEUR veut frapper un gros coup avec son Gros Disque
GROS COEUR, c'est l'histoire peu commode d'un groupe qui débarque en finale du concours Du F Dans Le Texte, pour rappel réservé aux artistes "pratiquant un répertoire original d’expression francophone en musiques actuelles" dans la partie francophone du plat pays, avec une proposition pour le moins intéressante : chanter en français sur des compositions d'obédience psychédélique, et intégrant une dimension indie rock assez évidente.
Comme on vous a sorti de notre beau chapeau "indie rock" et "musique psyché", le nom de Tame Impala se colle instantanément à vos rétines, et on ne vous en voudra pas - enfin, tant que c'est une version du groupe antérieure à 2015. Ici, on a tout de suite pensé à quelque chose de plus confidentiel, mais néanmoins excellent : le groupe québecois Corridor, distribué à l'international par la référence Sub Pop, et dont on vous conseille très très chaudement l'album Junior sorti en 2019.
Mais revenons-en plutôt à GROS COEUR et leurs dégaines de slackers en goguette à San Francisco. Depuis ce passage remarqué à Du F Dans Le Texte, le groupe s'est fait assez discret, discographiquement parlant du moins. Sur scène, c'est une autre affaire : chacune de ses apparitions a été l'occasion de confirmer que l'on tient bien là une des plus rutilantes bécanes du Royaume, et que son moteur semble ajouter des chevaux à chaque concert qui passe.
Alors forcément, la sortie d'un album intitulé Gros Disque le 6/10 sur le label liégeois JauneOrange nous fait autant d'effet qu'un rhum dans notre coca. D'autant plus que le premier extrait, dont le titre est peut-être un hommage à toutes les comptables de la francophonie, ne s'encombre d'aucune contrainte : il va chercher dans les neuf minutes, se laisse le temps de prendre son envol avant un final épique, à mi-chemin entre les Osees et les Black Angels. GROS COEUR, mais grosse claque aussi.