Grizzly Bear se fait pardonner son Olympia foiré avec une reprise de toute beauté
Ça nous fait un peu mal de le dire, mais la récente prestation de Grizzly Bear à l'Olympia a été décevante. La faute il est vrai à une balance déséquilibrée et à un son qui flirtait trop avec le crispant, mais la remarque ne s'adresse pas qu'à l'équipe technique de la salle. On a connu les New Yorkais plus inspirés au moment de présenter un nouvel album en live. Les partitions du pourtant très réussi Painted Ruins semblent présenter un cadre trop restreint, effréné voir bruitiste pour permettre au lyrisme du groupe de vraiment s'exprimer pour l'instant. Nos cordes sensibles sont un peu en deuil des harmonies du quatuor qui faisaient si efficacement mouche sur les tournées précédentes. On pense à la fameuse envolée de "Ready Able", à l'efficacité redoutable de "Yet Again"ou encore aux hululements de soprano de Chris Taylor sur "Knife". Mais on va pas chouiner pendant des plombes non plus. Et puis, c'est de notoriété publique qu'il vaut mieux voir un groupe en fin de tournée qu'aux premiers jours qui suivent la sortie d'un album.
En véritable contre-pied à ces pensées, le groupe s'est fendu à l'occasion d'une session Spotify Singles d'une reprise live du "Easy to be Around" de Diane Cluck. On va pas faire comme si on connaissait cette brave dame jusqu'alors, peut-être familière de la branche ultra-folk de notre lectorat. Grizzly Bear s'exprime ici sur un tempo qui met parfaitement en valeur ses atouts harmoniques et le raffinement de son interprétation, dans un registre pourtant assez formel. Un titre plutôt étranger à l'ambition des titres de Painted Ruins, mais qui a le mérite de faire du bien par où il passe.