Grand Corps Malade et son pote Rachid Amghar interdits de concert en France
La France, pays des Lumières et de Booba, a de quoi inquiéter de plus en plus les passionnés de musique. Il suffit de voir les récompenses officielles, la programmation des salles parisiennes et des radios. Mais aussi ce que nous envoient les attachés de presse des labels, ou la musique "indépendante" qui parvient dans nos boîtes mails (mention spéciale à ceux qui m'envoient de la "musique marrante"). Pourtant, il y a quelques jours, nous venons de franchir une étape supplémentaire dans la déliquescence de la scène musicale française.
Car qu'y-a-t'il de plus représentatif de la médiocrité que la médiocrité des censeurs. Si un maire UMP vient à penser que Grand Corps Malade et son pote Rachid Amghar sont suffisamment "provocants" pour justifier l'annulation d'un concert (telle que dénoncée par le principal intéressé, on n'a pas encore la version de la mairie), qu'est-ce que cela signifie pour la musique française dans son ensemble? La France veut-elle vraiment que sa production se résume à Christine & The Queens? Les Français sont-ils devenus si prudes que même le slammeur préféré de la bande FM devient une insulte à leurs chastes oreilles?
Tant de questions, et surtout, pendant ce temps-là, tant de bons groupes anglophones qui viennent des quatre coins du monde et se moquent bien de la culture bourgeoise momifiée de Paris. Peut-être faudrait-il faire écouter à quelques hommes politiques et au jury des Victoires de la Musique White Men Are Black Men Too de Young Fathers. Avec la traduction dans la langue de Molière.