Fennesz dans les étoiles
Mine de rien le label Touch aligne sans faiblir les bonnes sorties – dont la plupart sont chroniquées ici même. Comment d’ailleurs pourrait-on s’opposer à cette structure, elle qui s’est imposée depuis des années au sommet de la recherche sonore, de la musique électronique « expérimentale », ou tout simplement super audacieuse ? Qu’il s’agisse de Biosphere, Chris Watson, Sohrab, Hildur Gudnadottir, Mika Vainio ou BJ Nilsen, tous participent chaque jour à nous livrer de grandes pièces aux contours obliques, fréquentent les extrêmes limites de l’imaginaire électronique. Puis au milieu de cette équipe bien structurée il y a Christian Fennesz. Peut-être l’une des figures les plus marquantes de son époque avec Alva Noto.
Alors forcément quand l’Autrichien ramène sa poire avec un nouvel EP/album, on est forcément attentifs, on arrête le second degré et on écoute. Le nouveau bijou s’appelle Seven Stars, est un objet magnifique (pour tous les amateurs de vinyls), et avant même de l’écouter porte en lui une aura quasiment biblique, du moins bien versée dans le mystique. Ou le cosmique c’est selon. Seven Stars c’est la grâce pure, le substrat ambient sorti d’une guitare et de quelques manipulations électroniques. Sur ce EP, Fennesz revisite d’une certaine manière les codes d’une ambient extrêmement cosmique, qui ne se limite pas seulement ici à un grain analogique - comme peut le faire Oneohtrix Point Never – mais se transcende dans un magma minimaliste et évocateur d’une finesse absolue. Ce nouvel effort c’est bien ça, une grâce qui pourrait paraitre facile mais qui derrière les premières écoutes cache un équilibre et une maturité hors normes. Une sorte de kosmische musik minimaliste prompte à ramener un hypeux fan d’Emeralds à son caca. Assurément recommandé.