Est-ce que Home Is Where fera pour l'emo ce que Turnstile a fait pour le hardcore?
Un putain de rollercoaster émotionnel. Voilà comment vous résumer de la plus simple des manières I Became Birds, EP sorti en 2021 par Home Is Where, groupe basé en Floride dans lequel on place depuis d'immenses espoirs.
Il faut dire que sa capacité à s'extirper du carcan stylistique propre à son genre de prédilection en a fait un concurrent de choix pour toutes celles et ceux qui attendent que le courant emo s'offre son "moment Turnstile" - autrement dit, voir émerger un groupe capable, comme Turnstile l'a fait avec GLOW ON, d'aller puiser dans des réservoirs de fans habituellement inaccessibles.
En déversant sur son punk emo de généreuses rasades de country-folk, d'indie rock et de screamo, Home Is Where ratisse suffisamment large pour amener à lui un public probablement bardé de préjugés sur une scène qui, non, n'est pas que l'affaire d'ados qui expriment leur mal-être à travers des colorations de mauvais goût, des tatouages chelous et des poses de sensibles babtous - et c'est précisément ce qu'on a tenté de vous raconter dans l'une de nos dernières émissions sur JAM.
Attendu au tournant, le groupe s'apprête à passer son grand oral : son premier album, The Whaler, sortira le 16 juin sur Wax Bodega. Et preuve qu'il est prêt pour le glow up, c'est Jack Shirley, collaborateur historique de Deafheaven (un autre groupe qui a su s'inscrire dans la transversalité), qui a produit et polit un disque dont vous pouvez écouter juste en-dessous le premier extrait, "Yes! Yes! A Thousand Times Yes", qui reprend les choses là où le groupe les avait laissées sur I Became Birds.