Entre tradition et expérimentation, La Tène envoie le terroir dans la stratosphère
Ils s’appellent Cyril Bondi, Laurent Peter et Alexis Degrenier et ensemble ils forment La Tène. Des percussions, un harmonium et une putain de vielle à roue électrifiée. Deux Suisses et un Français réunis par un amour des musiques expé et traditionnelle. Trois défricheurs qui incarnent le tout meilleur de cette scène "neo trad" qui dépoussière le terroir et confronte nos clichés sur la musique traditionnelle (les costumes, les drôles d'instruments, les danses improbables, toussa) à une vision débarrassée de carcans et plus proche du kraut ou du drone que d'un reportage sur le Festival Interceltique de Lorient au JT de Jean-Pierre Pernaut.
Toujours à l'affût des bons coups, Bongo Joe Records héberge depuis l'année dernière le trio et le formidable Tardive/Issime : deux tranches de transe chamanique de quinze minutes chacune. Et en cette fin d'année 2018, le label genevois nous annonce la sortie le 7/12 de Abandonnée/Maleja, double LP qui verra le groupe élargir encore un peu plus ses horizons en conviant quelques têtes bien connues de la scène. On pense au joueur de cabrette (une sorte de cornemuse auvergnate) Jacques Puech ou à Jérémie Sauvage, de l'incroyable groupe France - que l'on invite d'ailleurs ce 8/12 à l'occasion de nos 10 ans à L'Atelier 210.
On peut imaginer que ce que l'on raconte plus haut intrigue et effraie dans d'égales proportions, et il est certain que le voyage n'est pas de tout repos avec ces types, mais vous verrez qu'il n'y a rien de plus jouissif que de se laisser happer par les 20 minutes du premier extrait de Abandonnée/Maleja.