Entre Liège et Bruxelles, le Hesytap Squad écrit un nouveau chapitre de l'épopée rap en noir-jaune-rouge
Avec des têtes que vous avez déjà croisées dans les clips de figures bien connues, entre Caballero et JeanJass ou aux côtés de Roméo Elvis, le Hesytap Squad se pointe dans le rap belge pour prendre la relève – pour jouer des coudes et ouvrir l’horizon, histoire d’agrandir la liste de noms que la presse généraliste semble cloisonner à quelques irréductibles.
Partis de Liège où ils ont usé les ponts et les quais de Meuse, Absolem et Slyder sont montés sur la capitale afin d’éprouver leurs flows dans les grandes artères. En ressortent plusieurs collaborations efficaces, dont la dernière en date avec Primero de l’Or du Commun, qui annoncent la sortie de leur premier EP Pression prévu pour le 6 octobre et sur lequel on retrouvera notamment notre Kiki national, alias Roméo Elvis.
Le Squad se démarque par une qualité primordiale: celle d’inscrire dans la tendance quelques parois poreuses. Si on retrouve dans leur rap une série d’éléments directement puisés dans la hype, ils s’aménagent des espaces de liberté en mobilisant tout un background personnel, témoin de leurs consommations culturelles entre prod’ de la vieille école, articulations fulgurantes, disques assez kitsch et freestyles des familles – le genre qui laisse s’envoler des phases sous un vieux réverbère jauni, en plein parc. Et c’est probablement la plus grande force de leur produit fini : il propose une maîtrise en évolution dont l’exercice ne cesse de se calibrer, sans pour autant oublier le savoir-faire des halls de gare.
Mais surtout, Absolem et Slyder brillent sur scène. Ils avaient déjà foulé celle des Ardentes quand on a pu les voir lors d’un concert plus intimiste, pour une édition de l’Urban Ardent, juste avant leur compatriote ISHA. On pourrait peut-être même dire qu’ils performent davantage en live que sur sillon, tellement leur énergie rayonne. Le duo exécute ses morceaux avec spontanéité, sans scénographie préétablie, et l’intensité des échanges se déroule tant entre le Squad et le public qu’entre ses deux membres. À l’ancienne, les mecs se parlent – par gestes ou par coups de seize.
On attend donc le 6 octobre pour tester la plaque dans son entièreté, au fil des productions de Phasm dont le nom risque également de se répandre dans le jeu - voire peut-être même ici le temps d'un mix exclusif qu'il est en train de nous concocter. T’es prévenu, et si tu as encore quelques doutes : Hesytap.