Des compils rock comme s'il en pleuvait
Parmi la myriade de compilations disponibles sur la toile, il est parfois difficile de s’y retrouver : il y a les éclectiques, les thématiques, les historiques, les posthumes, les bonnes et les moins bonnes, et encore tout un tas d’autres amalgames de titres coagulés par Monsieur Tout-le-monde. Pas de doutes que la meilleure de toutes est la compilation Jeunes Pousses – qui est toujours disponible par ailleurs – mais GMD en trouve aussi parfois au détour d’un code 404 qui valent leur pesant de cacahuètes ! Aujourd’hui, c’est trois compilations rock’n’roll aussi exotiques que sympathiques qu’on vous a dégoté. Idéal pour vous la péter en société !
Avec I Smell a Rat : Early Black Rock’n’roll 1949 -1959 vol. 2 distribuée par Trikont, on se souvient que le rock’n’roll n’est pas l’apanage d’un blanc bec de Memphis rentré au studio Sun en juillet 1954! Avant lui, les bluesmen du Mississipi qui raclaient les planches des tripots du Chtillin’ Circuit savaient comment on faisait danser les filles avec une guitare mal accordée et une voix au goudron. La preuve avec les toutes premières plaques de John Lee Hooker, de Bo Diddley ou de Billy the Kid Emerson qui n’avaient pas besoin d’être blancs pour envoyer du pâté à la pelle !
Rumba Blues 1940 - 1953 vol. 1 explore aussi un aspect du blues dont le commun des mortels entend rarement parler, j’ai nommé la rumba – ce style qui mêlait jadis les rythmes latino au jazz des big bands. La guerre ayant eu raison des grandes formations d’après la crise de 29, il n’était donc pas surprenant de voir les bluesmen du cru reprendre des standards latinisés pour arrondir leurs fins de mois. Et c’est exactement ces versions alternatives que vous propose cette compilation. On y trouve aussi un dossier de la petite histoire qui narre les exploits rythmiques d’un jeune B.B. King, d’un T-Bone Walker ou d’un Fats Domino évoluant dans des contrées inconnues.
Et enfin, c’est bien parce que vous n’avez aucune idée de ce à quoi pouvait bien ressembler la scène rock au Pérou en 1965 qu’il vous faut Back To Peru vol. 1 et 2 de Sonic Rendez-Vous. L’autoproclamée « compilation la plus complète de l’underground péruvien d’avant 75 » - et on veut bien le croire – propose deux plaques de pur rock’n’roll proto-punk comme seuls les Sonics pouvaient en pondre à l’époque. Sauf qu’ici c’est Los Juniors, Los Comandos ou Los Datsun’s qui régalent ! C’est kitsch comme La Coccinelle à Mexico mais ça vaut le détour !