Chance the Rapper livre un hommage lumineux à Mohamed Ali
Quand on a vu l'association des noms de Chance the Rapper et Mohamed Ali dans le cadre des ESPY Awards (pour Excellence in Sports Performance Yearly Award), on s'est dit que l'entertainment sautait véritablement sur la moindre occasion pour essayer de briller, sans raison valable - surtout pour ce genre de cérémonies avec lesquelles on ne sait jamais vraiment si les sportifs sont célébrés pour leurs talents ou leur côté bankable.
Et puis Chance a pris le micro et on s'est rappelé que le mec venait de sortir une plaque qui ramenait enfin les sources gospel dans le R&B et le hip-hop, et qu'il le faisait comme aucun de ses homologues ne l'avait fait depuis des années - le dernier devait être le Kanye West des débuts.
Accompagné d'un chœur et de ses acolytes Donnie Trumpet, Jamila Woods, Peter Cottontale et Teddy Jackson, Chance The Rapper a fait revivre sur scène ce mélange entre sacré et profane, dont Ray Charles avait sublimé les mouvements. Une interprétation musicale qui correspond au final le mieux à la vie, au tissu de chaire et de pensées qu'était Mohamed Ali, lui qui était pris dans une danse éternelle entre le spirituel et le charnel, la religion et la boxe.
Derrière cette aura mélodique, le Coloring Book de Chance dissimulait également une grande sincérité qui se déploie et se vérifie ici avec intensité. Si Mohamed Ali a dit un jour qu'il ne savait pas si la boxe allait lui manquer mais qu'il manquerait certainement à la boxe, on est soulagé de voir des figures comme celle de Chance the Rapper débarquer dans notre monde.