Cecil Taylor et Futura Records à l'honneur dans le Wire de juin
En ce mois de juin, l’excellent Wire part pour notre plus grande joie sur les traces du jazz d’avant-garde. Le mensuel musical s’intéresse en premier lieu au cas de l’anticonformiste Cecil Taylor récemment décédé dans un injuste anonymat pour un homme qui méritait pourtant bien des égards. Puisque l’immense pianiste et pionnier du free-jazz ne dispensera malheureusement plus jamais ses terribles dissonances et saillies atonales, le lecteur pourra se consoler avec le témoignage de l’auteure Val Wilmer qui raconte dans ces pages ses rencontres avec Taylor. L’hommage est ici à la hauteur d’un musicien qui, parallèlement à Ornette Coleman, révolutionna littéralement l’interprétation du jazz.
L’autre atout majeur de ce numéro est un excellent article consacré aux disques Futura. Le label fondé par Gérard Terronès un an après Mai 68 est ici disséqué dans le texte et dans une riche playlist. L’occasion est offerte de (re)découvrir ce pan de l’histoire du jazz en/de France. Il y sera question de la crème de la radicalité hexagonale : Michel Roques, François Tusques, Bernard Vitet, Fille Qui Mousse... Si ces noms ne vous disent rien, il est temps d’explorer ce pan singulier du jazz contestataire des années 1970 et dont le pays peut être fier.
Le papier montre aussi à quel point les musiciens internationaux et au premier rang desquels les Ricains trouvaient à Paris une terre d’accueil ouverte, bienveillante et sensible à une musique que l’ostracisme yankee voyait souvent d’un mauvais œil. Le label Futura profitera ainsi des passages en France d’Archie Shepp, Mal Waldron, Marion Brown, Anthony Braxton, ou Jaki Byard pour immortaliser une musique dont l’audace n’a d’égal que la spontanéité.