Buzz on your Black Lips
Stupeur et tremblements à la lecture d'une interview récente sur le site du magazine américain Spin de Cole Alexander, l'un des Black Lips, interrogé sur l'album à venir (leur sixième!), prévu pour début 2011 : « Ce sera un disque plus commercial. Nous voulons toucher beaucoup plus de monde, tout en restant nous-mêmes! » Pour rappel, si sur scène les Black Lips se crachent dessus, se roulent des pelles et montrent leurs culs aux Indiens, quand il s'agit d'annoncer leurs intentions dans la presse, ils déconnent rarement et s'en tiennent toujours à leurs plans de combat. Ce n'est ainsi pas la première fois que le groupe d'Atlanta se dit prêt à conquérir les charts, prenant pour exemple récent les White Stripes, eux aussi passés d'un rock garage modeste et intransigeant aux plus grands podiums pop.
La note d'intention de ce nouvel album a toutefois de quoi laisser perplexe. Cole Alexander annonce en effet un temps dingue passé dans le studio de Deerhunter à la recherche d'un nouveau son, parle de morceaux country, cite en influence la papesse de l'avant-garde britannique Delia Derbyshire, voudrait collaborer avec le chanteur soul Kermit Quinn et peut-être même Diplo, le dj interdit aux plus de 35 ans. Bref, le résultat tiendra soit de la bombe à neutrons, soit du pétard mouillé, sans beaucoup d'autres possibilités. Autant dire qu'on a un peu peur pour un groupe dont le parcours tient jusqu'ici quasi du sans-fautes - majeures, du moins!.