Beats / Apple: on commence à y voir plus clair dans les raisons du rachat
Après le rachat de Beats par Apple (pour la coquette somme de 3 milliards de dollars quand même), on se demandait bien ce que le géant de Cupertino allait nous mijoter. On avait bien nos petites idées mais pour la dure réalité, on préfère s’en remettre au New York Times, qui a publié hier un long article qui en dit plus sur les plans de la société, en citant notamment des sources anonymes au sein d'Apple.
Et très clairement, Apple ambitionne de marcher sur les plates-bandes du géant suédois Spotify (mais pas que) en lançant son propre service de streaming, qui reprendrait évidemment certaines caractéristiques de Beats Music – un service de streaming qui n’a jamais été disponible sur le Vieux Continent mais dont l’une des forces était la qualité des playlists et le CV de ses « conservateurs ».
Quant à l’application dédiée, elle est actuellement élaborée par des employés de Beats et Apple, en collaboration avec un certain Trent Reznor. Si les détails sont rares il semblerait que cette app débarque déjà dans le courant de l’année 2015 et qu’elle ne comporte pas de volet gratuit, comme on le connaît chez Spotify ou Rdio. Cela plaît énormément à l’industrie musicale qui, comme l’explique l’article, « se plaint du fait que l’abondance de musique gratuite n’incite pas vraiment les consommateurs à mettre la main au portefeuille. »
Par ailleurs, dans le cadre de cette nouvelle stratégie, le service iTunes Radio connaîtrait lui aussi un gros ravalement de façade bien nécessaire, vu que depuis son lancement en 2013, peu de gens semblent se soucier de son existence. Et ici, les rênes du projet semblent avoir été confiées à Zane Lowe, l’ancien dj star de BBC Radio 1, qui a quitté l’institution britannique pour un bureau en Californie et un contrat probablement plus rémunérateur que dans le public. Ici, Zane Lowe deviendrait la voix d’un service qui intégrerait davantage de critères géographiques et incluerait pas mal de caractéristiques d'une radio traditionnelle.
De moins en moins compétitive dans le secteur, cette nouvelle stratégie du pôle musique d’Apple doit un peu redorer le blason de l'entreprise dans ce domaine, où elle est clairement en perte de vitesse. Mais comme le souligne très justement l’article, quand bien même Apple se vautrerait lamentablement, ça ne serait pas la fin du monde, comme le montrent les chiffres : si le service de streaming d’Apple venait à générer autant d’argent que Pandora, soit 1 milliard de dollars par an, cela ne représenterait que 0,5 % des recettes totales d’Apple, estimées à 183 milliards de dollars par an.