Baskaru pour deux bons disques de field recording
2011 est bel et bien terminé, mais on ne résiste pas à la tentation de vous présenter ces deux disques, issus d’un label qu’on a trop peu évoqué l’année passée. Pourtant ce n’est pas la première fois qu’on vous parle de Baskaru sur Goûte Mes Disques, label français qui a fait du son légèrement expérimental son champ d’action. Un catalogue ultra-varié – allant du folk au field recording, en passant par l’électro-acoustique de salon et le drone sucré – qui en fait une étiquette de choix, la preuve étant ses deux dernières références.
Emmanuel Mieville, personne ne le connait vraiment puisqu’il s’agit ici de son premier véritable disque. Four Wanderings In Tropical Lands, un disque qui sonne bien entendu comme une invitation au voyage, et qui n’est rien de moins puisqu’on a droit à une nouvelle leçon de field recordings. Cinq titres pour autant de destinations : Costa Rica (Escasu et Cahuita), Hong Kong (Repulse Bay), Pérou (Tarapoto) ou Malaisie (Kuantan et Kuala Lumpur). Avec une technique des plus naturalistes, le Français tente surtout de confronter ces lieux dits naturels avec l’impact gigantesque de l’homme, de briser la tranquillité du biotope avec le fer et l’acier. Plusieurs écoutes seront nécessaires pour véritablement rentrer dans ce premier album. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Beaucoup plus connu quant à lui (notamment pour avoir sorti un total de neuf disques l’année passée), Francisco López est de retour pour une nouvelle série de titres « Untitled ». Jusqu’à en offrir un double album pachydermique : 115 minutes de tout ce qui fait la grandeur de l’Espagnol. Outre le mystère qui entoure ses sources sonores, on retiendra surtout de ce Untitled (2009) la variété de sa composition (du field recording au sound art, on passe par une grande palette de textures en tous genres), la précision des arrangements et l’humour de certaines prises de sons. Un disque que beaucoup trouveront fonctionnel (il l’est quelque peu) mais qui cristallise le talent hors-cadre de cette référence incontestée.
Bref, on tient là eux disques à découvrir pour passer l’hiver au chaud, bien calé sous la couette avec les oreilles bien ouvertes. Peut-être pas les plus faciles de nos recommandations seulement. On s’excuse d’avance de ne pas avoir pu vous inonder de liens Youtube, mais on sait que ces deux références sont disponibles en écoute intégrale sur Spotify.