Avec The Defiant Ones et Rapture ce sont plus de 12 heures de documentaire consacré au hip-hop disponible sur Netflix
En ce week-end du 1er avril, nombreux sont ceux qui ont désespérément cherché à échapper au traditionnel repas de Pâques - vous savez, celui suivi de l’inévitable balade digestive en famille. Pourquoi ? Notamment parce que Netflix a mis à disposition non pas un mais deux séries sur le double H ricain. Et pas n’importe lesquelles.
Premièrement, The Defiant Ones. Cette mini-série diffusée l'année dernière sur HBO, découpée en 4 épisodes d’environ une heure chacun, raconte la montée en puissance de deux personnages qui ont littéralement façonné le visage de la musique contemporaine: Dr. Dre et Jimmy Iovine. De leurs modestes débuts jusqu’au rachat de Beats par Apple, tout leur parcours y est retracé. Alors certes, pour ceux qui ont maté le film Straight Outta Compton, certaines scènes laisseront forcément une impression de déjà-vu. C’est donc avant tout la partie concernant l’ambitieux Jimmy Iovine qui fascine: on apprend comment le jeune new-yorkais aux origines italiennes a trouvé sa place dans les studios des plus grands – John Lennon, U2, Bruce Springsteen – puis comment il est parvenu à instaurer sa vision, à mettre en place des pratiques marketing et de distribution novatrices pour finalement conquérir l'ensemble de l'industrie musicale.
Leur histoire commune est intelligemment racontée au travers de nombreuses images d’archives et d’interviews – on recense Eminem, Nas, Bono, Ice Cube, Kendrick Lamar, Tom Petty, P. Diddy, Patti Smith et beaucoup beaucoup d’autres. Bref, The Defiant Ones est un documentaire immanquable, même pour nos lecteurs allergiques au rap.
Deuxièmement, c’est la série produite par Mass Appeal (financée par Nas) qui se distingue: Rapture, ce sont 8 épisodes où 8 réalisateurs suivent 8 artistes différents - Logic, Nas (& Dave East), T.I., G-Eazy, 2 Chainz, Rapsody, Just Blaze et A Boogie Wit Da Hoodie sont les heureux élus. Et même si le contenu est moins intense que celui proposé dans The Defiant Ones, Rapture dévoile néanmoins quelques moments sympas : la rencontre entre les monuments du rap new-yorkais Just Blaze et Havoc (de Mobb Deep), le soutien indéfectible de T.I. au mouvement « Black Live Matters » ou encore ce diable de 2 Chainz qui, malgré une fracture à la jambe, décide de continuer sa tournée dans un fauteuil roulant rose.
Ici, c'est avant tout la diversité des artistes suivis qui séduit même si les reportages manquent parfois de profondeur – l’épisode sur G-Eazy est vraiment dispensable. Bref, en ce moment, ce sont donc plus de 12 heures de documentaire dédié à la culture rap qui sont disponibles sur Netflix, de quoi largement satisfaire les pulsions testostéronnées de tous les apprentis thugs qui nous lisent.