On était déjà plutôt dubitatifs quant à la valeur ajoutée que pouvait apporter Apple Music dans la jungle des services de streaming. Mais plus ça avance, plus on se dit que la firme de Cupertino a abandonné l'idée de faire un bon produit pour celle d'utiliser sa position dominante dans la distribution de musique afin d'imposer son service.
Si on vous dit ça, c'est surtout parce que c'est ce qui ressort des prises de parole des acteurs concernés. Que ce soit le Beggars Group (poids lourd de l'indépendant avec XL Recordings, 4AD, Matador, Rough Trade dans son catalogue) ou l'Association of Independant Music (AIM), les négociations entre ces "petits" acteurs et le géant à la pomme ne semblent pas au beau fixe.
La principale cause? Pendant 3 mois, Apple Music sera gratuit pour tous les utilisateurs et le distributeur prévoit de ne pas rémunérer les labels pendant cette période. Une perte sèche pour des petits acteurs qui, selon l'AIM, "dépendent avant tout des nouvelles sorties plutôt que sur un fond de catalogue".
De plus, Apple est accusé de faire pression sur les artistes afin d'accepter ces conditions, sous peine de voir leur musique retirée du catalogue iTunes. C'est en tout cas ce que dénonce le leader de Brian Jonestown Massacre, Anton Newcombe.
Bref, pas de quoi les rendre plus sympathique aux yeux de leurs détracteurs, mais surtout, bien loin de l'image de pourfendeur de l'ancien business de la musique sur laquelle Apple a bâti iTunes. FACT Magazine analyse cela de façon assez intéressante. Nous, on va se contenter de compter les points en espérant que les musiciens qu'on aime n'y laisseront pas trop de plumes.