Anthony Joshua s'empare des lauriers de la boxe mondiale et emporte avec lui la musique populaire anglaise
Ce samedi 29 avril était un rendez-vous historique pour la boxe anglaise : détenteur de la ceinture IBF, le jeune Anthony Joshua affrontait la légende Wladimir Klitschko afin de s’emparer des titres WBA et IBO de la catégorie des poids lourds. L’enjeu était de taille avec des pronostics incertains. Si l’espoir anglais a toujours fait preuve d’un talent incroyable sur son bref parcours, il n’avait pas encore rencontré d’adversaire qui pouvait véritablement le contenir, voire le contraindre. Dans l’autre coin, l’ukrainien de 41 ans très expérimenté souhaitait à tout prix récupérer les deux titres qu’il avait perdus aux points contre le déchet déchu Tyson Fury.
Après une partie d’échecs de 11 rounds, durant lesquels les deux opposants se sont notamment envoyés l’un et l’autre au tapis, l’arbitre a été contraint d’arrêter le combat sur K.O. technique, puisque Joshua était en passe de coucher pour la 3e fois consécutive, dans la même reprise, la montagne ukrainienne. AJ s’est ainsi présenté au monde comme son champion, en unifiant deux de ses trois titres les plus remarquables sur une prouesse qui lui offre enfin la symbolique nécessaire aux honneurs.
Histoire de le célébrer dans la tradition, Kano s’est alors fendu d’un spoken word très inspiré, qui n’est pas sans rappeler les envolées poétiques de Muhammad Ali. Le parallèle est certainement volontaire puisque cette performance renvoie en filigranes à celles de Mos Def qui avait de son côté loué Ali pour une campagne de Louis Vuitton.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Anthony Joshua s’associe à un artiste grime. Lors de son combat contre Dillian Whyte, pour lequel les titres britanniques étaient mis en jeu, il avait fait appel à Stormzy, se payant alors le plus beau ringwalk que la boxe ait pu recevoir, contrairement aux multiples essais de ses collègues – qu’il s’agisse de Floyd Mayweather avec Justin Bieber et Lil Wayne ou même d’Adrien Broner avec Kendrick Lamar.
Mais ce n’est pas tout. La promotion du sportif n’a cessé de mobiliser le meilleur de la musique anglaise populaire – notamment par son contrat avec la société Beats. Entre une apparition sur le titre « Scary » de son camarade Stormzy et sur le superbe « Rule the World » de Michael Kiwanuka, le boxeur a remis en avant un Roots Manuva touchant, quand il ne se serait pas mis en scène lui-même comme acteur grime selon la rumeur qui l’associerait au blaze Slewerz, ayant produit un titre il y a une douzaine d’années.
Beats - Be Heard ft. Anthony Joshua from Novemba on Vimeo.
On ne sait pas encore quel chemin va emprunter la carrière d’Anthony Joshua, bien qu’on espère assister prochainement au combat qui l’opposerait à Deontay Wilder, ce qui lui permettrait alors de rafler le dernier titre prestigieux manquant à son palmarès. D’ici là, on espère surtout qu’il ne passera pas à côté de quelques appels du pied, comme le soutien d’une Little Simz, pour continuer de fournir le monde sportif en morceaux bien britanniques sur fond de gauches-droites fièrement claquées.