Malgré quelques tentatives cinématographiques pas vraiment concluantes et des investissements financiers plus fructueux, 50 Cent n’a jamais vraiment lâché le mic. Depuis 2009, il nous balance une tape par an. Le hic, c'est qu'elles passent toutes rapidement à la trappe (War Angel, Forever King, The Big 10...). Bref, en 2015, une sortie de Fifty ne déclenche plus le même engouement qu’il y a 10 ans - il est loin le temps de Get Rich or Die Tryin’ et ses 12 millions d’unités écoulées dans le monde. D’ailleurs, ces dernières années, le bilan de sa carrière musicale est finalement assez morose : un 5ème LP catastrophique, un retour foiré avec le G-Unit et des rumeurs de faillite personnelle. Et pourtant...
Son dernier projet The Kanan Tape semble raviver la flamme éteinte depuis Curtis en 2007. En s’alignant sur les sonorités du moment (un poil d’influence trap, un flow plus vif qu’à l'accoutumé), 50 Cent revient plus fort, plus surprenant, plus riche et plus déterminé que jamais. Fort, c’est le banger « N*gga, n*gga » qui ouvre les hostilités et sur lequel on retrouve son bras droit de toujours, Young Buck, accompagné du crapuleux Lil Boosie. Surprenant, c’est la présence de Post Malone sur « Tryna Fuck Me Over » sur laquelle il confirme l’intérêt qu’on lui accorde depuis quelques temps sur GMD. L’alchimie entre les deux MC fonctionne à merveille sur l’instru concotée par Scoop DeVille - le gars qui a notamment produit « The Recipe » et « Poetic Justice » pour Kendrick Lamar.
Riche, c'est le lead-single « Too Rich For The Bitch ». Club branché, chaînes en or, cigare en bouche et liasse de benjamins, le clip dévoile un Curtis Jackson imperméable aux gold diggers, bien trop au-dessus de la mêlée pour tomber in love with these hoes car, après tout, Curtis Jackson est déjà marié à son argent, comme il aime nous le rappeler sur la prod de London On Da Track.
Une tape potable de 50 Cent, on n'y croyait plus vraiment et pourtant. Ca se downloade sur Datpiff, évidemment.