Claud
Du haut de ses 21 ans, Claud Mintz est la première signature du label Saddest Factory Records de Phoebe Bridgers – ce qui suggère déjà une certaine garantie de qualité — et se présente comme la nouvelle figure bedroom pop à suivre de près. Bedroom pop. À priori, ce terme tend à nous rebuter tant il évoque le tapis sonore d’une coffee house de Brooklyn abritant à la journée des pianoteurs de MacBook. Un genre qui permet de s’installer dans la tendance sans déranger personne, un murmure plaisant qui ne donne envie de rien de particulier si ce n’est commander un troisième café frappé. Sucré. Très sucré. Heureusement pour nous, ce Super Monster (faisant suite à un premier Sideline Star auto-produit en 2019 et passé quasi inaperçu) propose des alternatives plus excitantes tout en conservant les atouts de cette musique de chambre d’ado : de la douceur, de la mélancolie, du réconfort et des couleurs vives. Claud y décortique ses errances amoureuses avec une franchise déconcertante et un sens de la formule qui esquive toute mièvrerie. Les mélodies s’agrippent sans effort, trempant çà et là un orteil dans l’électro-pop, le folk lo-fi, les bleeps nineties ou le funk discret. Luxe ultime pour une première sortie, le mixage a été réalisé au mythique Electric Lady Studios, procurant l’environnement idéal au peaufinage du paquet. Naviguant depuis ses débuts aux côtés de Clairo, l’une de ses meilleures amies avec laquelle iel a récemment formé le groupe Shelly, Claud est bien parti·e pour ne pas s’éterniser sur son petit pré carré. (Gwen)