TOP ALBUMS 2011
L'exercice devient habituel, mais il n'en reste pas moins qu'il est plutôt fastidieux pour une rédaction comme la nôtre. Entre les amateurs de folk, de pop ou de rock jusqu'aux amateurs transis de musiques électroniques ou expérimentales, il a fallu faire un choix. On paie parfois en manque de cohérence notre volonté de tout vous faire apprécier, et cela se ressent quelque peu dans ce top des meilleurs albums de 2011. Enfin, les années passent et vous commencez à connaître notre souci de vous présenter de la musique de qualité. Naviguez donc au travers de nos trente coups de cœur, aimez-les comme on les a aimé, soyez exigeants avec nous comme avec vous-même, détestez-nous ou adulez-nous. Voici notre top 30 albums.
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1.The English Riviera Metronomy
Avril 2011. The English Rivieira est dans les bacs et on comprend vite que Joseph Mount est un type très perspicace et que son projet Metronomy est bien plus qu'un buzz éphémère. L'homme a des bonnes idées à la pelle et une vision. Ainsi, à l'electro-pop bancale de Nights Out, le producteu r oppose sur ce troisième album une pop so(m)bre et cotonneuse dont la profondeur ne laissera pas indifférent. Tout ici est calculé au millimètre près et révèle un véritable travail d'orfèvre dans les constructions et la production. Et à ce petit jeu-là, aucun terrain de jeu ne semble effrayer Mount et ses acolytes, jonglant allégrement entre pop pleine de candeur et de légèreté, post-punk glacial, soft rock moelleux à souhait et synth-pop mélancolique.
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2.Creep On Creepin OnTimber Timbre
Là où leur précédent album jouait avec les codes du folk pour instaurer un univers unique, épuré et un peu mystique, ce nouvel opus est le témoin d'une véritable évolution, d'une plongée plus profonde dans un style aux dimensions multiples. Plus tant de petites ballades étranges sur Creep On Creepin' On, mais des morceaux plus travaillés, avec des arrangements plus présents, longs et denses. Et pourtant, l'incroyable personnalité musicale du groupe reste intacte et nous laisse envisager pleinement la cohérence parfaite de ces compositions. Mieux encore, cette cuvée 2011 nous laisse encore plus rêveur quant à l'avenir du groupe et ne fait qu'asseoir un peu plus son statut de révélation folk.
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3.Out 1Pierre LX
Out 1 est tout sauf une démonstration. C'est bien simple, sa seule force c'est de respecter les genres, de les proposer l'un à l'autre pour la copulation ne puisse conclure qu'à la naissance d'un enfant surdoué. Out 1 est un disque de techno, c'est clair. Mais quand l'une ou l'autre syncope ou infrabasses subliminales vient se glisser entre les lignes, Out 1 reste un disque de techno. Comme si le meilleur venait se superposer au meilleur. Joué de manière semi-improvisée et intuitive, cette plaque respire la liberté autant que la rigueur. Pierre LX est une conscience, et son premier disque est une claque sans nom.
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4.Nostalgia, UltraFrank Ocean
Si l'écurie Odd Future Wolf Gang Kill Them All a été incontournable au premier semestre 2011, on a la légère impression que le buzz a pris pas mal de plomb dans l'aile dans la seconde partie de l'année. Probablement la faute à un album de Tyler The Creator en deçà des attentes, à des concerts trop bordéliques et beuglards que pour être vraiment convaincants et une absence totale de productivité qui a contrasté avec des débuts en fanfare. Mais un seul membre de l'équipe californienne a su mener sa barque avec brio : Frank Ocean. Repéré par le monstre Def Jam qui n'a jamais cru bon de sortir son Nostalgia, Ultra, c'est via la marqué déposée OFWGKTA que le natif de la Nouvelle-Orléans a explosé, jetant les bases d'un renouveau du son R&B avec The Weeknd et Drake. Nostalgia, Ultra, un disque dont on reparlera encore dans 10 ans probablement.
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5.Diamond MineJon Hopkins & King Cresoste
On le sait, ces deux types n'ont pas pour habitude de faire les choses comme tout le monde, et Diamond Mine en est une nouvelle preuve, absolument renversante qui plus est. Partant de morceaux composés par King Creosote ces dernières années, Jon Hopkins a eu l'immense plaisir d'habiller avec la finesse qu'on lui connaît le folk épuré et lacrymal de l'Ecossais à la voix d'ange. On savait les deux hommes pétris de talent, mais on n'imaginait pas une seule seconde que leur rencontre pourrait accoucher d'un disque d'une telle beauté.
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6.La Source1995
Tout au long des huit titres de l'EP, l'équipe francilienne parvient à nous surprendre et à nous donner raison d'avoir cru en elle. Exploitant avec brio les productions des beatmakers maison, les cinq emcees nous montrent l'étendue de leurs talents sans sourciller, faisant preuve d'une maturité étonnante. Au delà des capacités techniques, 1995 parvient à naviguer dans des ambiances différentes sans prendre l'eau. Cela est permis par des beatmakers doués, offrant des instrumentales de qualité, aux inspirations old school tout en évitant les anachronismes lourdingues du boom bap.
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7.Eye ContactGang Gang Dance
A l'image de savants fous de la trempe d'Animal Collective ou Black Dice, Gang Gang Dance entreprend de vulgariser une certaine forme de travail expérimental féroce, de repousser à chaque fois les limites d'une pop qui se demande bien quand ces exactions vont se terminer. Le groupe américain nous a pondu avec Eye Contact ce qui constitue certainement l'un des disques les plus aboutis et fascinants de 2011, de ceux qui justifient pleinement le buzz et promettent déjà un enthousiasme décuplé lorsqu'il nous reviendra avec une sixième galette. Vu le foisonnement de trouvailles lumineuses qui le caractérise, il vous faudra encore longtemps avant de vous en lasser…
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8.Take CareDrake
Que peut-on encore dire d'un Take Care dont on a à peu près tout dit, tout analysé, et surtout tout encensé: que Drake accomplit là le chef-d'œuvre de sa jeune carrière? Sans doute oui. Que ce troisième disque – à l'image de la série Tha Carter de Lil Wayne – finit de consacrer un artiste qu'on savait déjà bourré de talent? C'est indéniable. On ne vous étonnera pas en nous rangeant d'emblée du côté des admirateurs, car le constat est clair: Take Care est l'un des tous gros morceaux de l'industrie r'n'b en 2011, si pas le meilleur. Outre sa longueur extrême – et ses quelques petites faiblesses en cours de route – Take Care est un disque plein, une plaque totalitaire qui ne laisse pas beaucoup de place à la contestation. Le genre d'effort qui place son géniteur dans la catégorie « intouchables ». Et ici on ne vous parle pas d'Omar Sy.
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9. Hot Sauce Committee Pt. 2The Beastie Boys
A quarante-cinq balais, les trois zigotos réussissent à sonner plus djeunes et énergiques qu'une majorité de rappeurs de la génération Y, plutôt nés fatigués avec un bagage génétique de véritables abrutis. Ce Hot Sauce Committee Pt. 2 est un album de gros fêtards, de jeanfoutres, d'éternels adulescents. De morveux punk. Tout ce que les Beastie Boys avaient oublié d'être en se prenant pour des musiciens de jazz-funk et des New-Yorkais nostalgiques de l'époque où les Twin Towers existaient encore. Bonheur, joie, petits bonds, pogo.
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10.Yours & MineSteffi
Yours & Mine est une bombe littérale. Un LP à la cohérence sidérante, entièrement versé dans une deep house analogique, sensuelle et triste. Ça transpire Detroit par tous les pores, ça groove en permanence avec une classe qu'on avait presque oubliée. En neuf titres et une heure de musique, Steffi balaye tous les disques de house fonctionnels qui ont pu se présenter à nous ces derniers mois. Les autres n'auront qu'à s'aligner, ou faire pâle figure devant ce classique instantané qu'est Yours & Mine. La messe est dite.