A Very Chilly Christmas
Un pianiste en peignoir face à un immense piano à queue, un faux feu de cheminée, et Alison Wheeler déguisée en Papa Noël. Pas de doute : c'est bien un Christmas Special façon Muppet Show ou Saturday Night Live que Chilly Gonzales nous a cuisiné dans l'intimité d'un théâtre vidé de son public.
On ne sait pas si cette représentation avait pour but initial de se jouer face à une salle pleine, mais c'est à Arte que Chilly a offert cette kermesse pleine de grâce, dans le droit fil de ses magnifiques Piano Solo. Attention cependant : année 2020 oblige, ces chansons ont un ton autrement plus solennel que sur un album de Michael Bublé, et les grands thèmes de Noël sont rejoués dans une tonalité mineure, saupoudrés d'un violoncelle qui apporte à ces mélodies familières une émotion toute particulière.
Avec pour fil conducteur ses collaborations piochées dans la longue liste des copains du showman canadien (on y croise Feist ou encore Teki Latex), les beaux moments s'enchainent, mais c'est la présence de Jarvis Cocker en fin de représentation qui finit de nous achever, avec cette très belle version de « Snow is falling in Manhattan » de David Berman, d'une justesse et d'une beauté folles malgré des arrangements dépouillés.
En bref ? A Very Chilly Christmas est un beau moment, sans prétention mais qui touche sa cible. Et un artefact précieux à garder de cette fin d'année évidemment pas tout à fait comme les autres. (Aurelien)