Gims
Après Nekfeu et PNL, c'est au tour de Maître Gims d'avoir droit sur Netflix à un long format sur son auguste personne. Si les deux exemples susmentionnés n'ont pas réussi à capter notre attention, on avait bien envie de croire aux promesses de ce document consacré à l'ancien Sexion d'Assaut. D'ailleurs, si vous nous lisez régulièrement, vous n'êtes pas sans savoir qu'on apprécie plutôt le bougre pour sa capacité à se réapproprier tout ce qui est dormant dans la chanson française, et l'enrober de rythmes hérités du rap ou des musiques latines.
Personnage aussi populaire que polarisant, Gandhi Djuna est un sujet parfait : on peut tenter de convaincre ses détracteurs, tout en permettant à ses fans d'entrer dans l'intimité de la popstar. On avait envie de croire que Gims parviendrait à dresser un portrait sans concession d'un musicien qui, sans sacrifice ni audace, a su capter l'air du temps, d'autant que le film concentre assez d'ingrédients pour faire un bon documentaire, entre sa success story, ses racines congolaises (son père était musicien pour Papa Wemba), ou ses ambitions de grandeur qu'il partage avec son frère Dadju.
Peine perdue : à aucun moment Gims ne parvient à nous tenir en haleine, et ne donne même pas les clés de lecture pour parvenir à décrypter le personnage. La faute à une absence totale de proximité avec son sujet, et à cette impression de se faire gentiment gaver de propagande à la gloire d'un non-génie qui, le temps de certaines séquences, réussit même à scier la belle branche sur laquelle il trône. Cerise amère sur le gâteau, Gims est le genre de faute qu'on n'a pas envie de voir Netflix reproduire, en faisant passer du publi-reportage pour un documentaire. (Aurélien)