Divertimento
Dans le genre des films « bien-pensants » mais surtout mal-réfléchissants, les histoires de jeunes de banlieue qui réussissent malgré les épreuves dans des domaines traditionnellement l’apanage de la bourgeoisie, c’est une pente facile à prendre.
Sauf que dans Divertimento, l’histoire est vraie, et réelle. Zahia Zouani (Oulaya Amamra), née en 1978 à Pantin, veut percer dans le milieu de la musique classique, mais pire encore : elle veut être cheffe d’orchestre. Avec sa sœur Fettouma (Lina El Arabi), violoncelliste, elles intègrent le bourgissime lycée Racine, et sont confrontées à la violence d’un milieu qui les rejette ostensiblement. C’est là où le film de Marie-Castille Mention-Schaar trouve sa subtilité, en se faisant l’image de cet art dont Bourdieu écrivait qu’il était « le plus classant de tous ».
Cette violence, c’est des mots, mais surtout, et plus insidieusement des regards, des gestes, et une situation qui ne trouvera sa paix que par un concours de circonstances rarissimes : un capital familial déjà conséquent, la latitude donnée par les collectivités au conservatoire de Pantin, mais aussi la présence du légendaire chef d’orchestre roumain, Sergiu Celibidache (joué par Niels Arestrup), qui prend Zahia Zouani sous son aile et l’aidera à monter l’Orchestre Divertimento, qui existe et tourne toujours. (emile0)