Angèle
Confondre vrai objet promo et faux documentaire, c'est un sport que les firmes de VOD pratiquent avec un certain succès depuis quelques années. Rien que sur ce dossier, vous pourrez notamment lire un peu plus bas tout le bien que l'on a pensé du documentaire sur Orelsan, sorti chez Amazon Prime un petit mois avant la sortie de son nouvel album Civilisation – le hasard fait bien les choses. Mais sur ce même dossier, et c'est plus surprenant, vous pourrez lire du bien de celui centré sur Angèle, et sorti quelques jours seulement avant la parution de son deuxième album, le fort catchy (quoiqu'un peu creux) Nonante-Cinq.
Netflix a retenu la leçon : il y a des artistes qui se prêtent mieux à ce type d'exercice que Maître Gims ou Nekfeu. Et dans le cas d'espèce, Angèle s'inscrit dans cette volonté inaltérable de créer une proximité avec son sujet, ce qui tombe bien puisque c'est ce qu'elle fait depuis toujours par le prisme des réseaux sociaux. Angèle, c'est un documentaire qui fait passer la chanteuse de ton smartphone à ta télévision, sans jamais trop chercher à n'être autre chose qu'une espèce de grosse story Instagram montée avec plus de moyens, et qui va de son enfance jusqu'à sa rencontre avec Dua Lipa. Et même si c'est parfois un peu "ouin ouin", cette heure de documentaire se révèle plutôt sincère et fidèle à son sujet.
Si l'ambition était d'offrir un peu de profondeur à cette hagiographie de la Bruxelloise, force est d'admettre que ce n'est pas totalement foiré - même si on se demande si ce n'était pas un peu tôt pour lui dédier un documentaire, elle qui vient seulement de souffler ses vingt-six ans. Dans tous les cas, on imagine que la finalité était la même : nous donner envie d'écouter son second disque, non pas comme s'il s'agissait de l'un des plus gros produits de la pop mainstream francophone, mais plutôt le disque de ta coloc ou de ta pote de fac. Mission accomplie, puisque quelques jours plus tard, on chantait les refrains de "Solo" et "Démons" sous la douche. (Aurélien)