L'Essential Mix mythique de Skream
A une époque où on passait le plus clair de nos soirées à rincer des EP’s, à squatter des forums spécialisés et à épingler le moindre dj set enregistré dans un club un poil respectable (ou sur une radio, merci Mary Anne Hobbs), le dubstep d’anciens n’avait aucun secret pour nous. Si on devait s’en tenir aux sélections à classer dans l’« âge d’or », ce Essential Mix tiendrait le haut du pavé - avec à ses côtés le Dubstep All Stars Vol.04, mixé par Youngsta et Hatcha. A cette époque-là – 2007, soit le pic de cet âge d’or - Skream a 21 ans et joue déjà sa musique sur toutes les scènes du monde. Le résultat est impérial et intemporel : un dubstep de club joué avec un dynamisme assez rare (le dubstep oldschool étant assez statique de nature), qui tient tout seul pendant deux heures. Le temps de réviser un maximum de classiques (ce « Sandsnake » en collaboration avec Cluekid, nom de dieu), et de laisser à l’histoire sa part de beauté. La suite se passe de commentaires.
Lil Louis fait suer le plafond de l'Hacienda
Avec ce mix, vous pouvez dire à Emmett Brown de ranger sa Delorean. Aujourd'hui, c'est Lil Louis qui vous paye un aller simple pour l'année 1992. Et ça ne sera pas pour vous emmener siroter de mauvais mojitos au Macumba Club. Non, là on débarque les deux pieds sur le dancefloor de la mythique Hacienda de Manchester.Vous pouvez être sûr que vous n'avez pas fait le déplacement pour rien puisque Lil Louis vous a concocté un mix house, acid et même funk à la hauteur de la légende du club mancunien. De la sueur et du groove pour 93 minutes dantesques.
Tout DJ Mustard (ou presque) en 70 minutes
En l'espace d'une grosse année, DJ Mustard est devenu l'un des producteurs les plus bankables de la planète, et surtout l'ambassadeur du son ratchet qui fait bander les bandits et bouger les booty aux quatre coins du globe. En gros, il est à ce nouveau sous-genre ce que Lil Jon est au crunk et Mike WiLL Made It à la trap: des ambassadeurs. La griffe Mustard est vite repérable: un "Mustard on the beat hoe!" pour ouvrir les hostilités, une ligne de basse bien bondissante, des claviers qui puent le soleil californien et une ambiance globale qui pousse à la fête. Il y a un, les gars de Southern Hospitality se fendaient d'un mix d'une grosse heure résumant les plus importants faits d'armes d'un mec aujourd'hui intouchable dans le rap jeu. Il n'est pas exclu que vous ayez envie d'aller boire du Cristal dans un bar à striptease une fois ce mix terminé.
Quand Christoph de Babalon rime avec daron
Cette sélection est l’histoire d’un engagement, d’engueulades et de noms d’oiseaux. Un truc qu’on voudrait rock’n’roll mais qui ne l'est pas. Ce Back In The Gothic Jungle, c’est tout simplement un des meilleurs Goûte Mes Mix qu’on ait jamais eu, sauf qu'il nous a filé entre les mains à cause du rédacteur en chef-adjoint. Ceux qui le connaissent savent que la ponctualité n’est pas sa qualité première, et qu’à force de reporter l'envoi des questions servant à rédiger le texte qui accompagne la sélection, Christoph De Babalon allait forcément nous péter entre les doigts. C’est ce qu’il a fait, après échanges d’insultes en bonne et due forme, pour ensuite poster cette sélection d’enfer sur son compte Soundcloud. On a de quoi nourrir des regrets quand on voit l’Allemand revenir sur des early works complètement barrés datant de l’époque où il traînait encore sur Digital Hardcore Recordings. Une leçon de jungle/breakcore/happy-hardcore/dark-ambient, qui résonne toujours comme un coin de l’internet qui aurait dû nous appartenir.
Aphex Twin et Autechre, live à six mains (et 12.456 bonnes idées)
Si un dieu de la musique électronique existe il a oeuvré grandement à la constitution de cette performance combinée d'Aphex Twin et d'Autechre. En cet an de grâce 1998, les trois prophètes britanniques ont offert au public de Vancouver une véritable messe electronica. Il convient d'écouter avec déference et dans le silence cette prière à la gloire de la musique électronique. In nomine AFX, et AE, et Spiritus Sancti. Amen.