Jeunes Pousses vol. 6
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Nouveau volume de nos compilations Jeunes Pousses et concept inchangé. Et de notre côté, toujours cette volonté intacte de croire que parmi nos lecteurs, il y en a encore pour penser que l'on trouve des artistes exceptionnels autrement qu'en fréquentant les mêmes blogs usinant de la hype avec une aisance qui a parfois tendance à exaspérer. Si nous n'avons pas la prétention de jouer les parangons de bon goût, les récents faits d'armes de certains de nos Jeunes Pousses nous font cependant penser que la démarche n'est pas complètement hasardeuse. Mais revenons-en au programme, car il est plutôt chargé, avec pas moins de seize titres au compteur. Et comme à l'habitude, il y en aura pour tous les goûts: du post-punk tranchant au rock noisy en passant par le folk lacrymal ou la pop sautillante, il sera difficile de ne pas y trouver son compte. En tout cas, de notre côté, c'est l'optimisme béat qui continue de prévaloir. Évidemment, tout dépendra une fois de plus de votre soif de découverte. On ne le répètera jamais assez, s'enfiler seize titres pour ainsi dire inconnus peut faire peur et nécessit plusieurs écoutes attentives pour apprécier l'objet à sa juste valeur. Ceci étant, on vous le répète: ces artistes-là ont beau appartenir à de petits labels, voire ne pas être signés, il n'en reste pas moins qu'ils sont en mesure de faire la nique à bien des têtes de gondoles en manque d'inspiration. Essayez, vous nous en direz des nouvelles!
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The Wind-Up Birds
Tyre Fire
Après un début de décennie en fanfare, le post-punk n'a plus vraiment le vent en poupe auprès de labels qui, à l'époque, signaient des groupes comme Art Brut ou The Rakes à tour de bras. Ce qui ne veut pas dire que les groupes dignes de ce nom et perpétuant le prestigieux héritage laissé par Wire ou The Fall ont complètement disparu de la circulation. La preuve avec The Wind-Up Birds, groupe originaire de Leeds, dont le "Tyre Fire" est autant une bombe rythmique qu'un hommage bien senti aux guitares abrasives et à la satire sociale prônée par les illustres aînés. Et le genre de morceau qui vous donnerait presque envie de déménager pour toujours dans le Nord de l'Angleterre. C'est dire son efficacité.
thewind-upbirds.bandcamp.com
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Weekend
Coma Summer
C'est de San Francisco que nous vient Weekend, formation post-punk vient de signer sur le très bon label Slumberland – connu pour avoir lancé les Dum Dum Girls ou The Pains of Being Pure at Heart et qui reste une référence en termes de qualité. A l'écoute de "Coma Summer", les choses sont claires: Weekend a bien mérité cette prestigieuse signature sur le label américain. Ils nous offrent une musique hautement référencée (on pense en vrac au post-punk, à Joy Division ou à Blank Dogs), qui vient se caler à mi-chemin entre noise rock et shoegaze, tout en apportant un vent de fraîcheur et de nouveauté. "Coma Summer", c'est six minutes de couches de guitares saturées, de rythmiques folles et de voix sombres et graves. Un long morceau épique issu de leur album Sports, premier essai plus que prometteur.
www.myspace.com/weekendmusic
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Electric Tickle Machine
Blew It Again
Electric Tickle Machine a ceci de génial qu'il nous rappelle pas mal de groupes qu'on a aimé et avec lesquels on a lentement mais sûrement pris nos distances en raison d'albums plus que moyens, Black Rebel Motorcycle Club et The Features en tête. Mais le groupe américain évoque également des formations dont la longévité et la férocité forcent le respect, à l'image des Black Lips et de The Brian Jonestown Massacre. Malgré ce maelström d'influences, on sent tout au long de l'album Bones un groupe qui a la tête bien sur les épaules et conscience de sa mission: foutre un souk pas possible sans pour autant reléguer la qualité de l'écriture au second plan. C'est justement ce qu'il fait sur son premier album, Blew It Again, dont est tiré ce titre éponyme.
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Big Wave Riders
It's Funny Things Aren't Gonna Change
« Lets' Go Surfin ! » s'exclamaient récemment The Drums. Les voilà concurrencés par d'autres amis plagistes qui comptent bien placer Helsinki dans le top des villes les plus chaudes. Formé il y a à peine un an, Big Wave Riders se plaît à citer l'écho des vagues comme l'une de leurs inspirations. Des vagues sous forme d'un tourbillon de réverb et d'énergie brute, tout comme ce « It's Funny Things Aren't Gonna Change », petite bombe pop sans aucun complexe dans son maillot de bain. It's Point Break time, dude!
www.myspace.com/bigwaveridersband
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French Films
Golden Sea
Dans la lignée de groupes comme les poppeux de Crystal Stilts, les rockeurs de the Fresh & Onlys ou les signatures de Captured Tracks, ces descendants des Cure ou de Sarah Records nous offrent avec "Golden Sea" un véritable tube pop teinté de new wave. Eux aussi originaires d'Helsinki, les jeunots de French Films s'engouffrent joyeusement dans la vague de nostalgie des 80's. Leur musique, lumineuse, retro et teintée de rythmiques bien sèches et de guitares fuzzy donne envie de se pencher de plus près sur la scène finlandaise. Quant à leur énergie, elle est terriblement contagieuse et une chose est sûre, une fois que "Golden Sea" aura fini de jouer, vous appuierez bien vite sur le bouton "repeat". On vous aura prévenus.
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Polarsets
Morning
Un bon petit beat à la cloche de vache, ça vous dit ? Déjà flairé par la BBC comme un concurrent potentiel à l'électro-pop de Friendly Fires ou de Cut Copy, les Polarsets se plient en quatre pour vous faire danser avec doigté. Si la dance permet de jouer les rois de la piste dans un premier temps, une voix et une mélodie optimisent sérieusement vos chances de conclure. Pour le coup de pouce, le trio de Newcastle nous prête « Morning », un cocktail balearic qui vous met en condition pour la soirée à venir. Aucun album prévu à court terme mais étant donné la vitesse à laquelle leur nom court sur le web, l'attente ne devrait pas être trop longue.
polarsets.bandcamp.com
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F.Hiro
Private Road
Les quatre Français de F.Hiro font partie de ces artistes à connaître, quand on se prend à désespérer un peu de ce que l'on veut bien nous montrer de la musique frenchie. Leurs morceaux se posent avec beaucoup de légèreté entre pop 60's et dream pop tendance 90's, le tout avec une grande douceur et un vrai charme raffiné. Le combo est auteur d'un EP mélancolique dont la pochette représente des nappes de nuages colorés, ce qui leur va plutôt bien. Le morceau qui nous occupe, "Private Road", est un beau mélange entre nappes électroniques, voix légères, arrangements aériens et belle maîtrise mélodique.
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The Deloreans
Buffalo
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il se passe des choses dans le Kentucky. Enfin, il s'en passe au moins une : The Deloreans. Le quartet pourrait se vanter de sa monumentale érudition musicale mais préfère la faire mijoter intelligemment et y ajouter ses propres épices. Il s'approprie donc la pop élégante des cinquante dernières années, la dépoussière, l'électrochoque et lui offre une nouvelle jeunesse. Back to the future, littéralement. Après un premier album discret de ce côté-ci de l'Atlantique, ces crooners déjantés nous font l'honneur de nous servir leur « Buffalo » encore fumant, extrait directement de leur deuxième livraison, American Craze. Glamours, inventifs et dotés d'un solide sens de l'humour… Il semble que Neil Hannon se soit trouvé des camarades de jeu.
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Rhum For Pauline
Walker's Lament
Dans un registre "power pop pleine d'innocence mais néanmoins très efficace", les Nantais de Rhum For Pauline s'imposent clairement comme l'une des plus belles promesses made in France. Cela fait maintenant quelques mois que "Walker's Lament'" circule, mais en raison de son fort potentiel addictif et d'une réaction bien trop timide de la sphère médiatique face à un aussi bon single, il était de notre devoir d'inclure le groupe dans notre nouvelle livraison de Jeunes Pousses. Car avec ce genre de titre, il n'est pas nécessaire de tortiller du derrière: le rock solidement calé entre passé et présent de Rhum For Pauline envoie du bois sans en faire des caisses et se situe à juste milieu entre velléités indie et désirs pop.
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Crane Angels
Virgin
Il y a sur nos compilations Jeunes Pousses deux types d'artistes: ceux que nous découvront au gré de nos cyber-pérégrinations, et ceux qui nous sont gentiment suggérés. C'est justement à cette dernière catégorie qu'appartiennent les Bordelais de Crane Angels. Bien décidé à nous séduire, la personne en charge de leur promotion m'avait à l'époque parlé d'eux en ces termes: "Tous les Bewitched Hands et autres Coming Soon n'ont qu'à bien se tenir!" Et à l'écoute d'un morceau comme "Virgin", nous nous sentons obligé de lui donner raison. Il émane des compositions de cette joyeuse bande de 13 musiciens d'agréables effluves lo-fi noyées dans un déluge de bonne humeur et d'évidence pop. Décomplexée et extravertie, la musique de ces jeunes gens bien inspirés est une véritable messe sans église et un sacré remède contre la grisaille.
craneangels.bandcamp.com
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El National Quarterback
Without A Heart
Le nouvel album de Death Cab For Cutie ne devrait débarquer qu'au mois de mai. Pourtant, avec les Belges de El National Quarterback, on a un l'impression que Ben Gibbard et les siens sont déjà de retour. Et que pour le coup, il se fait en fanfare, le retour. En effet, à l'écoute d'un titre comme « Without A Heart », on retrouve chez ces Liégeois tout ce qui nous a fait aimer les Américains sur des disques comme Transatlanticism ou Plans: mélodies évidentes, voix délicieusement langoureuse et un petit côté « emo » du meilleur effet. Et pour votre information, le reste de leur EP récemment sorti est du même tonneau.
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De Montevert
Skyll på mig
Si les Suédois sont les spécialistes européens de l'exportation musicale de grande qualité, il est par contre assez rare de voir des artistes du cru percer dans leur langue natale. Et c'est justement tout le mal que l'on pourrait souhaiter à Ellinor Nilsson, nom de scène De Montevert. Si cette jeune demoiselle originaire de Falun chante le plus souvent en Anglais, ses tentatives de nous séduire dans sa langue maternelle sont elles-aussi couronnées de succès, à l'image de ce « Skyll På Mig » d'une rare délicatesse et dont l'interprétation tout en innocence ne peut laisser de marbre. Autant à l'aise dans l'exercice de la balle folk toute scolaire que dans la mélopée pop matinée d'electronica, la demoiselle est évidemment une Suédoise à suivre de très près. Une de plus a-t-on envie de dire.
www.myspace.com/demontevert
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The High Highs
Open Season
Dans l'espoir de carotter un bout du rêve américain, le duo High Highs a laissé derrière lui le continent australien pour aller déposer sa pop soyeuse à New York. Une décision qui pourrait rapporter gros étant donné le nuage de sérénité prêt à survoler cette cité sous amphèts. D'apparence anodine, « Open Season » prend peu à peu ses couleurs folk jusqu'à nous conquérir totalement. Efficace mais en aucun cas racoleur. Appelons ça le « pourquoi-n'y-a-ton-pas-pensé-plus-tôt » de la guitare sèche.
Folks
1, 2, 3
Folks. Le nom est assez explicite. On est en droit de s'attendre à une guitare et à une voix, et on n'est pas déçus. C'est ce qu'on obtient: du folk bien ciselé et une belle découverte en prime. En voyant la liste des influences des Parisiens de Folks, on entrevoit la source de leur musique : Elliott Smith, Simon&Garfunkel et consorts. Leurs morceaux - et surtout la voix du chanteur - évoquent la jolie pop du Nantais de the Patriotic Sunday. "1, 2, 3" est un morceau aux détails soignés et une belle leçon de folk, qui justifie pleinement le nom du groupe des français. Folks sera en concert en mai à Paris, l'occasion d'aller tester leur musique en live.
Botibol
Friends
Dans la chorale des Crane Angels, on pioche celui avec le nom le moins sexy de la bande, M. Botibol. Un pseudo qui fait appel à nos lectures d'enfance puisque celui-ci s'échappe d'une nouvelle de Roald Dahl relatant la tourmente d'un homme emprisonné dans son désir de diriger les plus grandes symphonies… tout seul dans son salon. On souhaite au projet de Vincent Bestaven de ne pas subir un destin aussi tragique. Précipitamment comparé à Jeff Buckley, l'originalité de notre homme ne manquera de faire sauter cette association tout aussi vite. Un folk classieux habillé de xylophone, une mélodie agile et des harmonies retenues, « Friends » n'a rien à envier aux références habituelles. Après avoir soutenu sur scène Moriarty, The Delano Orchestra ou Syd Matters, ce sera au tour du Bordelais de défendre son premier album comme un grand, à la fin de ce mois de février.
Leopold Skin
Lonesome & Cold
Leopold Skin est le projet d'un français, Damien Fahnauer, qui compose une très belle folk à la fois sombre et inspirée, qui nous entraîne dans un univers étrange, bande originale parfaite d'un long voyage. D'ailleurs son nouvel opus "I See Mountain" est inspiré d'un séjour d'un an au Canada. Leopold Skin nous évoque les États-Unis, les grands espaces, et l'originalité des plus grands artistes folk américains comme Neil Young. "Lonesome & Cold" est une belle ballade qui sait surprendre comme il faut et qui se finit sur une plage de guitare envoûtante qui rappelle la bande originale mystique de "Dead Man". Une belle voix habitée, des mélodies entêtantes et travaillées, avec tous ces atouts en poche, on peut être sûrs que le français a une belle carrière internationale devant lui !