Dossier

Jeunes Pousses Vol. 18

par la rédaction, le 5 avril 2016

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Malgré une époque qui favorise la découverte en quelques clics bien placés, jamais le public n'a semblé aussi frileux, préférant le repli sur les habituelles "valeurs refuges" plutôt que de placer quelque kopecks sur de sympathiques inconnus. On le sait, ces compilations Jeunes Pousses marcheront toujours moins qu'une chronique de Jamie xx ou Tame Impala, mais si des structures comme la nôtre ne fouillent pas les recoins un peu plus sombres de l'Internet à la recherche de talents émergents, qui le fera ? Comme d’habitude, on a essayé d’être cosmopolite, en piochant du côté de nos terres franco-belges, mais aussi d’aller voir un peu plus loin, y compris là où rien a priori ne semble se passer. On espère que le tout vous plaira autant qu’à nous.

Télécharger la compilation (135MB)

  • The Comet Is Coming

    Space Carnival

    Il y a énormément de belles choses sur The Leaf Label. Et si quelques noms bien ronflants ont permis de façonner la réputation du label anglais, on l’adore surtout pour sa capacité à nous sortir de son chapeau des projets à l’identité forte et aux idées claires. Et avec leur « apocalyptic space-funk » (c’est eux qui le disent), The Comet Is Coming est à la hauteur du cahier des charges de la maison qui les accueille : quelque part entre Kamasi Washington et le Sun Ra Arkestra, les trois Anglais foutent un souk pas possible dans nos têtes et dans nos slips. Dans le contexte ambiant, ça ne peut pas faire de mal.

  • Negative Gemini

    You Never Knew

    Franchement, on se demande un peu ce que branlent les Chromatics depuis la sortie de l’acclamé Kill For Love. En effet, leur Dear Tommy, ils ont annoncé sa sortie en décembre… 2014. Alors comme on a un peu perdu espoir ces derniers temps, on s'efforce de dégotter de bonnes solutions de repli. En l’occurrence, la meilleure alternative que l’on ait trouvé à ce jour s’appelle Negative Gemini et nous vient de New York.

  • Pumarosa

    Priestess

    On ne le répètera jamais assez : le Total Life Forever de Foals a eu une influence majeure sur un nombre incalculable d'artistes, qui continuent encore aujourd’hui de s’inspirer de l’esthétique du meilleur album des Anglais. Et certains, comme Pumarosa s’en tirent mieux que d’autres à l’heure d’en prélever la substantifique moelle histoire d’accoucher de quelque chose qui a au moins le mérite de faire avancer le schmilblick. En tout cas, si tout ce qui suivra est à la hauteur de ce "Priestess" à tiroirs multiples, l’avenir s’annonce radieux.

  • Palehound

    Molly

    Soyons clairs : ce n’est pas avec un album comme celui de Palehound que l’on va faire sortir l’indie-rock de la crise identitaire qui plombe son moral depuis quelques années et l’empêche de véritablement aller de l’avant. Mais que cette clairvoyance s’accompagne d’un peu d’honnêteté : des bons albums de rock indé il continue d’en sortir beaucoup, tout le temps. Et celui de Palehound fait partie de cette catégorie, avec ces nombreux clins d’œil à quelques grands groupes, et ses génuflexions lo-fi ou post-punk pour pimenter l’ensemble.

  • Sioux Falls

    If You Let It

    Les jeunes Américains de Sioux Falls confient être obsédés par Modest Mouse. Y’a pire comme obsession, vraiment. Mais heureusement leur musique n’a rien d’un pauvre copier/coller de celle d’Isaac Brock. On entend l’influence certes, mais Sioux Falls s’inscrit résolument dans une veine post-punk. Et des groupes comme Ought pourraient bientôt sentir le souffle des Américains leur caresser la nuque, tant ces trois-là marchent déjà avec beaucoup d’insouciance et de respect sur leurs plates-bandes.

  • Cocaine Piss

    Pigeon

    Peut-être découvrez-vous Cocaine Piss grâce à cette compilation Jeunes Pousses. Et c’est tant mieux. Sachez qu’entre le moment où nous sommes entrés en contact avec le groupe de punk et la publication de cette compilation, les Liégeois s’en sont allés faire un petit tour du côté de Chicago et de chez Steve Albini, qui a posé sur de belles bandes analogiques leur nouvel album, qui sortira plus tard dans l’année. Et à l’écoute de ce « Pigeon » incandescent, vous allez vite comprendre pourquoi le patron de Electrical Audio a pris les Liégeois sous son aile.

  • Wildernessking

    White Horses

    Avec deux albums incroyables d’efficacité, les gars de Deafheaven ont rendu ‘accessible’ un genre qui ne l’était pas forcément sur papier, le post-black metal. Un accès de popularité qui devrait servir à des groupes comme les Sud-Africains de Wildernessking pour toucher un plus large public, surtout avec des titres de la qualité, de la puissance et de l’envergure de" White Horses", qui ouvre leur dernier album en date intitulé Mystical Future.

  • Rain

    Slur

    Tandis que la vieille garde du shoegaze britannique n’en finit plus d’enchaîner les come-backs au parfum parfois un peu douteux, la jeune génération tente de son côté de conjuguer le genre au présent sans jamais renier un glorieux passé. Originaire de Swindon, les gars de Rain s’inscrivent pleinement dans cette démarche et le font avec énormément d’efficacité, comme le démontre « Slur ».

  • Duane Serah

    Heal My Soul

    On n’a jamais voulu en savoir trop sur Duane Sarah. Parce que les 6 titres contenus sur ce premier album se suffisent amplement à eux-mêmes. C’est après avoir contacté l’artiste qu’on est parti à la chasse aux informations de base. Et c’est là qu’on s’est rendu compte que Duane Serah était le pseudonyme d’un des membres des Scrap Dealers, dont un titre est également présent sur cette compilation. Plus vaporeuse et moins trempée dans le fuzz, la musique de Duane Serah laisse vraiment parler son côté shoegaze, qui apparait plutôt en filigrane chez les Scrap Dealers. "Head My Soul" ouvre l’album éponyme de Duane Serah et, comme entrée en matière, il est difficile de faire plus convaincant et enivrant.

  • The Scrap Dealers

    Walking Alone

    Nous sommes en 2016, tu aimes le garage psyché et tu as le choix : tu peux passer le plus clair de ton temps à essayer de suivre le rythme effréné des sorties de Ty Segall, ou tu peux un peu aller voir ailleurs. Et cette envie d’ailleurs t’amènera à Liège, ville qui a vu naître les Scrap Dealers. Leur nouvel album est sorti il y a quelques semaines sur JauneOrange et cartonnerait un peu plus si on t'avait dit qu'il avait été enregistré à San Francisco.

  • Aldous Harding

    Stop Your Tears

    On ne vous a pas parlé du premier long format de la Néo-zélandaise Aldous Harding sorti l'année dernière et on pourrait trouver une quarantaine d’excuses justifiant qu’il ait échappé à nos radars. N’empêche, l’album éponyme dont est tiré « I’m So Sorry » vaut largement le détour, principalement si vous appréciez les mélodies touchantes et vaporeuses, et les voix qui vous transpercent le cœur. Bref, si les discographies de Vashti Bunyan ou Nick Drake occupent une place à part dans vos armoires, Aldous harding aura vite fait de vous séduire.

  • Abi Reimold

    Your Shoes

    On ne sait pas vraiment à quoi ressemblent les pompes de Abi Reimold, mais ce qui est certain, c’est que celles que l’Américaine décrit dans ce titre paru sur son EP Forget, on les aurait bien vues aux pieds de quelques écorchées vives de l'indie américain qui nous fout des frissons - on pense rapidement à la Cat Power de la grande dépression ou à n’importe quel album de Scout Niblett. Il est autorisé d'avoir la chaire de poule.