Goûte Mes Mix # 21 : Black Strobe

Dans le texte qui accompagne le clip de « Boogie in Zero Gravity » sur YouTube, on peut lire la mention ‘new band, new sound and new boogie’. Même le mot ‘nu disco’ fait son apparition dans la description de ce titre qui, il est vrai, n’a pas grand chose à voir avec les saillies dark dopées à l’EBM ou à la techno auxquelles nous avait habitué Arnaud Rebotini. Il n’en fallait pas plus pour qu’on dégotte un petit entretien et un mix avec l’électronicien français, dont la capacité à jouer les cibles mouvantes n’a cessé de nous étonner ces dernières années.

Alors, ce nouvel EP annonciateur d’un album à sortir début 2013, est-ce une petite révolution pour Black Strobe ou simplement une évolution naturelle ? A l’autre bout du fil, Arnaud Rebotini nous répond depuis son studio parisien : « C’est un peu une révolution en fait. Je suis assez versé dans la scène nu-disco actuelle. J’ai toujours bien aimé ça, ce côte un peu funky, exprimé de façon assez dark chez Black Strobe il est vrai, mais qui a toujours été là. Pour ce nouvel album, j’avais vraiment envie de conserver le côté très dansant de la musique mais aussi tout ce qui a été amené par Burn Your Own Chruch, en gros tout ce qui est un peu blues ou boogie. Les deux se rencontrent dans le disco. Un disque clé, qui m’a vraiment fait réfléchir, c’est à Real Mother For Ya de Johnny ‘Guitar’ Watson, qui est un guitariste de blues qui a eu une période disco. Sur ce disque, on trouve des trucs très cool, très groovy mais aussi des solos de guitare et des parties vocales assez bluesy. Ce côté disco, on peut donc dire qu’il était dans l’ADN de Black Strobe car ce disque, je l’écoute depuis que je suis gamin. Black Strobe a toujours été un projet un peu schizophrénique, avec d’un côté « Italian Fireflies » et de l’autre « I’m Your Man ». Et ici, je réconcilie les deux aspects de la personnalité du groupe. »

Ainsi, malgré cette dualité un peu bizarre sur papier mais très bien vécue par Arnaud Rebotini, jamais on n’a senti Black Strobe aussi éloigné de la musique qui nous a fait découvrir le projet. Mais Black Strobe a toujours été une histoire de groove, et s’il est aujourd’hui moins salace et déviant, il est toujours bien vivant. Rond, généreux et surtout très organique. Un constat que ne renie pas Arnaud Rebotini, qui en profite pour nous en dire un peu plus sur le nouvel album de son groupe, prévu pour le début 2013 : « C’est vrai, l’album sera plus organique, même si sur disque, la plupart des basses sont composées à partir de synthés. J’utilise des machines très seventies, pas du tout techno, mais qui étaient pas mal utilisées dans le disco, voire même dans le rock, ça donne ce côté très acoustique, très organique. Et puis les musiciens s’expriment pas mal. Maintenant, sur scène, toutes les basses, y compris celles de synthé, sont jouées à la main. On travaille vraiment dans un optique « live ». La place des musiciens est vraiment plus importante. On est désormais quatre (batterie, guitare, basse et synthé) et aujourd’hui, Black Strobe ressemble vraiment à un groupe. »

Expression tout à fait logique de cet état de fait qui risque d’en surprendre plus d’un, le Goûte Mes Mix que nous a pondu Arnaud Rebotini se révèle extrêmement généreux dans l’effort et résolument festif. Finalement, il n’est pas sans rappeler les sélections de Mustang ou Villa à l’époque. Et puis ce Goûte Mes Mix, c’est le moyen idéal de prolonger pendant quelques semaines encore un été qui est train de se faire méchamment la malle. Alors on dit juste "Chaud devant" et on pousse Play, les cocos.

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