Goûte Mes Mix # 15

Ce Goûte Mes Mix, c’est avant toute chose l’histoire d’un gros malentendu. A l’origine, nous voulions nous payer une sélection pleine à craquer de juke et de footwork, en référence à ces deux genres musicaux nés à Chicago et récemment popularisés par la très bonne compilation Bangs & Works vol. 1 – A Chicago Footwork Compilation sortie sur la référence Planet Mu. Nous avions alors porté notre dévolu sur Chrissy Murderbot, l’enfant du pays dont la crédibilité venait d’être renforcée par une récente tournée européenne estampillée footwork. Les premiers contacts pris et le producteur de Chicago ayant rapidement marqué son accord, nous attendions avec impatience d’entendre le résultat, tout en peaufinant bien sûr nos plus beaux pas de danse. Et si ce quinzième volume de notre série est d’excellente facture, il n’est certainement pas « juke » ou « footwork ».

Parce que contrairement à ce que nous pensions, Chrissy Murderbot est bien plus que cela. Le jeune homme se caractérise avant tout par la variété de ses choix et le refus de se conformer à un mouvement. D’ailleurs, il nous l’explique très bien : « Je suis un touche-à-tout. Pour faire simple, mon truc, c’est une musique festive et particulièrement généreuse en basses. Généralement, je puise mon inspiration dans la house, le disco et le reggae pour en ressortir un produit qui peut prendre la forme de deep house, de juke, de bashment ou d’autres choses encore. Je suis un mec assez ouvert, tant que ça dégage une odeur de fête. D’ailleurs, c’est cette versatilité qui me permet de me différencier de piliers du footwork comme DJ Rashad et DJ Spinn. En fait, je ne me suis jamais considéré comme étiqueté juke. Et cette année, j’ai plutôt été séduit par des gens comme Mark Pritchard, Machinedrum ou Atki2. »

A l’évidence, pour ce Goûte Mes Mix, Chrissy Murderbot a joint le geste à la parole. En un peu moins de 35 minutes, le producteur américain passe en mode « clubbing sudatoire » et nous fait l’apologie de la diversité sans pour autant nous pondre une sélection mixée à la tronçonneuse comme on en entend trop souvent ces temps-ci. Bien calé entre fidget classieuse (oui, ça existe!), dancehall 2.0, deep house calorique et clins d’œil discrets aux 90’s, ce mix dégage une agréable impression de fluidité et de maîtrise – même si on en attendait pas moins de la part d’un type comme Chrissy Murderbot. Et ultime petit conseil: ce mix étant assez représentatif de ce que peut faire le bonhomme sur disque, on vous conseille vivement de jeter une oreille à son album récemment sorti sur Planet Mu, Women's Studies.

http://www.murderbot.com/