Dossier

Boîte à trésorsStéphanie Macaigne

par Amaury, le 21 janvier 2022

Si vous aimez le rap et que vous sillonnez Instagram comme des esthètes, vous avez sûrement dû voir apparaître les bons coups de pinceaux de Stéphanie Macaigne : l’artiste parisienne s’attaque aux pochettes d'albums qui lui passent par les oreilles lorsqu’elle peint, avec une préférence pour les sorties contemporaines du hip-hop – de Kendrick Lamar à Damso, en passant par Ninho. Une foule de pochettes emblématiques sont ainsi revisitées par sa palette qui leur imprime une vision tantôt expressionniste, tantôt abstraite, mais toujours marquée d’une subjectivité en mouvement, celui du son.

L’exercice ne se résume donc pas à la simple application d’un style pictural sur une photo connue, puisque chaque œuvre porte en elle une réflexion, dont les tenants et les aboutissants se partagent entre l’identité mélodique d’un disque et sa réception par la peintre. Au-delà d’une hype évidente, ce dialogue des arts participe tout de même à relancer une forme de modernité au travers de laquelle le rap assoirait encore sa légitimité, tandis que la peinture abstraite trouverait un nouveau souffle, plus populaire, plus accessible et dynamique. Et puis, surtout, le style de Stéphanie Macaigne nous rapproche de toutes ces œuvres en nous rappelant que nous avons tous été traversés par un disque ; que nous nous sommes tous approprié par l’âme et le cœur des collections de chansons qui ont marqué nos vies. Avec son surplus visible de matière, la peinture cède alors aux pochettes un corps insoupçonné, certes flou, mais tout à fait palpable ; une manière de les percevoir davantage avec épaisseur et mobilité ; une manière qui suggère une possible vie, dans notre monde sensible, comme une possible appropriation.

Si vous suivez l’artiste sur Instagram, vous aurez pu constater aussi que Stéphanie Macaigne est plus généralement une franche mordue de culture – on vous renvoie d’ailleurs vers ses billets « Culture Bis » qui, à partir d’une réflexion initiale, brassent plusieurs domaines tels que l’histoire de l’art, la philo, ou même les sciences –, et surtout de musique venant des quatre coins du monde. Nous étions donc presqu’obligés de l’inviter dans nos colonnes pour lui laisser la parole au fil d’une de nos traditionnelles « boîtes à trésors ». Comme elle le confesse, sa sélection de 10 titres se compose « d’univers complets (personnage/story telling/ visuels travaillés). Quand c’est un peu retro-futuriste ou futuriste j’adore, et musicalement, plus c’est riche dans les influences, plus j’aime. Côté langue, c’est vaste : il y a du turc, de l’allemand, de l’espagnol, de l’anglais et du français. Love it »

Sean Leon

God’s Algorithm

Je n’ai pas choisi l’univers le plus facile à décrire pour le premier morceau, avec Sean Leon, mais si vous aimez l’expérimentation musicale, le futur, la couleur bleue et les univers digitaux et virtuels, alors vous êtes au bon endroit. C’est assez mystérieux et ça peut paraître au premier abord assez désincarné, mais tellement bizarre et fascinant en même temps ! Une pépite. L’artiste de Toronto est aussi connu pour être producteur, et a beaucoup travaillé avec la productrice WondaGurl. Il est aussi co-auteur des lyrics de « Selah », « Jesus is Lord », et du choeur dans « Use this Gospel » sur l’album Jesus is King de Kanye West.

Herizen

Hellboy

BAYLI

boys lie

Martin Strange

tu respires

ILoveMakonnen

Makonnen’s Beethoven

Sen Senra

Ya no te hago falta

Metro Boomin

Only 1 (interlude)

Apache 207

Angst

Lil Zey

Zor

Laylow

Iverson