Berntholer
My Suitor
Le songe adolescent d'un amour mystérieux conté par une voix féminine francisante. L'indéfinissable beauté de l'adolescence pure et innocente.
John Cunningham fait partie de cette caste particulièrement chérie des héros discrets. C'est bien simple, le songwriter anglais est tellement peu présent sur nos radars qu'il n'a même pas de page Wikipédia.
Pourtant, tout ceux qui ont eu la chance de croiser sa route vous le diront: ce type-là possède un talent fou et une manière absolument poignante d'appréhender l'écriture de pop songs. La dernière fois que John Cunningham s'est signalé discographiquement, c'était en 2003 avec Happy-Go-Unlucky. A l'époque, la critique était comme d'habitude unanime: l'homme avait une fois de plus accouché d'un disque magnifique où pop et folk se mariaient pour créer de purs moments de douce mélancolie.
Il y a quelques mois, nous apprenions que John Cunningham allait ressortir ses deux meilleurs albums (le Happy-Go-Unlucky susmentionné et le déchirant Homeless House) pour le plus grand plaisir de fans ayant le plus grand mal à se procurer aujourd'hui ses disques. C'est de cette décision de sortir de l'ombre que nous est venue l'idée, pas bien originale il est vrai, de lui demander quels étaient ses dix morceaux de chevet, ces chansons qui ont façonné son songwriting et permis à l'artiste qu'il est aujourd'hui d'éclore.
Cela donne dix titres qui ne se limitent pas aux genres explorés par John Cunningham sur ses disques. Cela donne également une « boîte à trésors » qui, sans surprise, privilégie les émotions pures aux effets de manche à trois balles.
Le tout accompagné des commentaires de John Cunningham himself, qui nous a promis un nouvel album pour l'année 2011. Celui-ci est en cours d'enregistrement et devrait sortir au printemps sur One Little Indian dans la plus pure indifférence. Mais pour notre plus grand bonheur quand même.
Le songe adolescent d'un amour mystérieux conté par une voix féminine francisante. L'indéfinissable beauté de l'adolescence pure et innocente.
Ce morceau m'a accompagné dans mes pérégrinations à travers le dédale de Brighton, emmitouflé dans mon duffle-coat face à la grisaille de la mer, dans une atmosphère de station balnéaire hors saison. Une gaité digne de l'après-guerre, dans le crépitement des derniers feux d'artifices illuminant le brouillard glacé de novembre.
« At last I am free! I can hardly see in front of me. » La voix de Robert Wyatt, intemporelle et infinie, prisonnière de l'imperfection physique, hésite et fluctue pour transmettre toutes les nuances de la douleur et nous délivrer enfin de l'existence.
Ce morceau invoque l'isolement et la perfection d'une crête montagneuse, la douleur et l'extase de la solitude, là où les limites de l'égo s'effacent pour révéler toute la vulnérabilité spirituelle de l'être humain. C'est l'essence même de la musique : le retour aux origines.
Une voix apaisante dans la fureur du monde. Une célébration de la beauté et du mouvement perpétuel d'un univers en réinvention constante. La douloureuse nostalgie des horizons infinis de la jeunesse, avec ses amours, ses amitiés et ses aventures.
Le polaroïd d'un amour perdu empreint de regrets et de résignation, baigné dans la lumière estivale d'un appartement parisien. Pourquoi une telle perfection est-elle tellement impossible ?
Sous la direction de George Martin, la mélodie sinueuse de James Warren est comme inspirée par une puissance supérieure, digne d'un chœur d'église ou une ancienne fête païenne, lorsque le village se rassemblait pour rendre grâce aux saisons, au soleil et à la lune dans une célébration rituelle. Quel meilleur endroit que les champs de maïs du sud-ouest de l'Angleterre, avec son fromage, son cidre et son mystère ?
Une couverture de neige réconfortante remplit l'espace qui sépare les amis et les amants, symbolisant l'interconnexion universelle fondamentale. La neige tombe entre Tokyo et Paris, comblant le fossé entre l'Est et l'Ouest, sur des tonalités délicates où pointe l'amour de John Lennon, silencieux mais rassurant.
Un beau rêve. Une valse populaire digne d'une époque courtoise révolue, rappelant la pureté enfantine, les granges débordant d'orge et les victuailles qui pendent aux murs. La tristesse inspirée des violons pleure nos regrets dans une vision de paradis où tout s'efface pour faire place à une blancheur immaculée..
Un tourbillon confus d'émotion, de peur, de regret, de colère et d'amour, lorsque le destin s'acharne et nous arrache tout espoir de contrôle et de réconciliation. Les paroles sont certes assénées mais elles présagent l'humanité, l'accalmie et l'acceptation dans l'œil de cet ouragan. Les images se matérialisent comme autant de visages apparaissant dans les flammes pour s'évanouir en fumée, lorsque le printemps laisse doucement la place à l'automne.