Dossier

Boîte à trésorsGirls in Hawaii

par Jeff, le 1 avril 2014

En dévoilant Everest, un troisième album fouillé et dense, les Girls in Hawaii ont effectué cet automne un retour remarqué aux affaires. Le groupe, chaleureusement accueilli par la critique dès ses débuts, s’est en quelques années révélé l’une des figures de proue d’une scène indie belge aussi faussement naïve qu’harmonieuse. Parmi les raisons de ce succès, outre une capacité à cheminer entre balades éthérées et titres pop, on pense naturellement à l’approche si singulière des voix, investissant une langue anglaise exotique et assumée, à l’image de ce qui se joue souvent chez les aînés de dEUS, comme un instrument supplémentaire plus encore qu’un simple médium. Mais c’est tout l’ensemble, au vrai, qui forme un précipité séduisant, dont on est souvent tenté de démêler les ingrédients. Entre deux dates de leur tournée européenne, les Girls nous ont dès lors fait le plaisir de nous ouvrir leur boîte à trésors. On y trouve des reconnaissances d’héritages, des hommages, des clins d’œil à des artistes voisins (musicalement et géographiquement), d’autres ambiances cotonneuses et quelques surprises. Le tout forme une setlist délicate et raffinée. On n’en attendait pas moins.

Pearl Jam

Sometimes

J'ai découvert Pearl Jam quelques années après Ten, leur premier disque. Ten et Versus, leurs deux premiers disques, je les aimais bien, mais sans plus. Je n'étais pas trop fan de la production, ni de tous les morceaux, j'étais méga plus fan de Nirvana! (sic) Quand No Code est sorti, je me souviens avoir été ultra-excité par la pochette, qui reste à ce jour et selon moi la plus cool pochette jamais réalisée par un groupe… J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le disque, il me paraissait plus mystérieux et hanté que les précédents. Petit à petit c'est vraiment devenu un disque de chevet que j'ai écouté en boucle pendant des années. C'est sans doute le premier disque dans lequel j'ai perçu une profondeur, des strates à découvrir petit à petit. Je le trouvais vraiment jouissif, j'adorais le son, le jeu, la tension et, plus que tout, j’y trouvais une sorte de chemin miraculeux : du premier au dernier morceau, il y avait un récit et une excitation constante et intacte… Des émotions et des ambiances vraiment diverses, des moments tellement intimes, puis des décharges de fougue et d'électricité… C'est le premier grand concert rock que j'ai vu. Pearl Jam, pour cette tournée, à Amsterdam dans une salle gigantesque de 15 000 personnes. J'étais halluciné par la puissance du truc. J'avais 14 ans, j'étais bousculé de toutes parts, je les voyais à presque 1 kilomètre de distance. Ils faisaient 1 millimètre de haut mais j'étais fou de joie. Pour cet album au nom intriguant, ils n'ont sorti aucun single, aucun clip, n’ont fait presque aucune promo. Ils étaient en plein conflit avec l'industrie du disque et les organisateurs de concerts aux Etats-Unis. « Sometimes » est la première chanson du disque. « 9 AM », le morceau qui ouvre notre premier disque, en est directement influencé. (Antoine)

Mathieu Boogaerts

Siliguri

OP8

Crackling Water

John Maus

Hey Moon

Jonti

Hornet's Nest

Moondog

Bird's Lament

Tortoise

Swung from the Gutters

Blonde Redhead

Chi è non è

Evil Superstars

Last Children

Hymie's Basement

21st Century Pop Song