Two Door Cinema Club
Bruxelles, Botanique, le 26 novembre 2012
Hier soir, le public bruxellois avait le choix entre une réunion de l'Alliance bleue de Sébastien Tellier au Cirque Royal ou siroter de la mélodie power-pop tout à fait digeste en compagnie de Two Door Cinema Club dans l’Orangerie du Bota. Dans les deux cas, des salles sold-out. Dans l’approche, pas vraiment la même philosophie. Mais craignant comme la peste l’indigestion de Pépito bleu un soir de semaine, on a préféré se diriger vers l'Orangerie histoire d’y assister au concert d’un groupe qu’on sait pertinemment bien trop gros pour ce genre de salles.
La preuve, c’est qu’avant même de fouler les planches du Botanique, la date de mars 2013 dans la volumineuse Ancienne Belgique était déjà archi-complète. Et qu’il y a quelques jours à peine, les gars remplissaient sans grande peine le Zénith de Paris. Bref, cette date, la dernière en Europe pour Two Door Cinama Club en 2012, était finalement une occasion à ne pas manquer. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe n’aura pas déçu. En même temps, déjà au Pukkelpop cet été, on avait vite compris le potentiel scénique d’une formation qui n’avait pas eu la moindre difficulté à se mettre 30.000 couillons en poche en quatre coups de cuiller à pot – et ce malgré un second album (Beacon) qui n’a pas manqué de nous décevoir à sa sortie.
Mais c’est bien connu, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Car ce lundi soir, la bande à Alex Trimble n’a pas ménagé ses efforts pour convaincre les derniers sceptiques que derrière la production un peu trop propre et exagérément efficace se cache cette capacité à pondre du tube à la chaîne que l’on avait décelée sans devoir gratter sur Tourist History. C’est bien simple, le concert terminé et digéré, on essaie de lui trouver un point faible mais on n’y arrive décidément pas.
Car tout était réuni ce lundi soir pour que la soirée soit parfaite : une setlist riche de 18 titres qui n’aura oublié qu’un seul titre énorme ("Cigarettes in the Theatre") et inclu une face B qu'on ne connaissait pas ici ("Costume Party"), un tout nouveau lightshow aussi sobre qu’efficace, un public qui n'a pas attendu deux minutes pour monter dans les tours et surtout un groupe qui maîtrise plus que jamais son sujet.
Déjà lorsque Two Door Cinema Club ouvrait pour Phoenix, on avait vite fait de comprendre qu'il maîtrisait déjà fort bien l'exercice scénique. Mais ces trois dernières années, le groupe a inlassablement tourné, et cela se sent, notamment en termes de présence scénique. Il n'y a pas encore si longtemps que cela, Alex Trimble était un jeune type timide qui s'acquittait avec beaucoup de professionnalisme de sa tâche. Mais avec le temps, le rouquin joufflu a appris à jouer avec son public, à prendre l'ascendant sur lui dès les premiers accords et à l'emmener exactement là où il veut. En même temps, devant l'évidence mélodique et le potentiel jouissif de "I Can Talk", "Handshake", "Undercover Martyn" ou "Next Year", on n'a qu'une envie: se faire prendre par la main comme des gamins qu'on emmène à la plaine de jeux. Et croyez-nous, ce lundi, pendant une heure, il y en a beaucoup qui sont retombés en enfance et payeraient cher pour revoir le groupe dans de telles conditions ces prochaines années. Malheureusement pour nous, ça s'annonce compliqué si le groupe continue sur sa lancée…
Tracklist:
Sleep Alone
Undercover Martyn
Do You Want It All?
This Is The Life
Wake Up
You're Not Stubborn
Sun
Pyramid
I Can Talk
Costume Party
The World Is Watching
Next Year
Something Good Can Work
Handshake
Eat That Up, It's Good For You
Rappel:
Someday
Come Back Home
What You Know
Crédit photo: Kmeron / damusic