Travis
Paris, Bataclan, le 7 juin 2007
J'avais vu Travis en concert en l'an 2000, à l'Elysée Montmartre si je ne dis pas de bêtises, et j'en ai encore le souvenir d'un concert incroyablement chaleureux, bon esprit, avec un groupe manifestement heureux d'être sur scène et de jouer un répertoire encore mince (deux albums seulement à son compteur à l'époque) mais déjà terriblement efficace ("Why Does It Always Rain On Me ?" ayant alors commencé à propager ses effets dévastateurs à la radio). Sept ans et trois autres albums plus tard, que reste-t-il de Travis, de leur bonne humeur communicative, de leurs chansons joliment troussées et de leur public bon enfant ? Eh bien absolument rien, non, rien de rien, n'a changé.
Côté chaleur, on était servi en ce 7 juin 2007, puisque le Bataclan ressemblait fort à un sauna en raison d'un temps particulièrement orageux, et les responsables de la salle ayant soit oublié de faire marcher la clim, soit carrément mis le chauffage (on se pose réellement la question). C'est donc un public collant et dégoulinant de sueur qui a accueilli les cinq membres de Travis (le groupe ayant désormais un clavier officiel) arrivant sur scène par la salle, tel le Johnny Hallyday de la grande époque, sur la musique de Rocky. Très sympa et effet garanti.
"Sympa" est d'ailleurs un terme qui pourrait revenir souvent dans ce compte-rendu : Fran Healy sympa, souriant, riant, parlant (beaucoup), sympa au point de réclamer des bouteilles d'eau pour les gentils fans mourant de chaud, chansons sympa, public sympa, esprit sympa du genre "on est tous pareils, aimons-nous les uns les autres, et tiens, ta voisine là, si tu lui disais bonjour et si vous alliez prendre un verre après le concert ?". Malheureusement, ma voisine n'était visiblement pas d'humeur ce soir-là.
Piochant allègrement dans chacun de leurs albums (qui contiennent tous, il faut le reconnaître, un nombre impressionnant de pépites pop), à l'exception de 12 Memories, laissé sur le carreau, les Travis n'ont pas eu trop de difficulté à emballer un public déjà acquis à leur cause : qu'il s'agisse des récentes "Closer" ou "Battleships" sur leur dernier album, ou bien "Writing to Reach You", "Why Does It Always..." sur The Man Who, "Sing" ("Thank you RTL"), "Side", "Turn" sur The Invisible Band, "All I Wanna Do is Rock" ou encore "Good Feeling" sur l'album du même nom, quasiment aucun tube du groupe n'aura manqué à l'appel ce soir-là.
Et on n'insistera jamais assez sur l'incroyable bonne humeur qui se dégage de ces cinq gus qui ne se prennent pas au sérieux mais qui savent délivrer un show professionnel et particulièrement enthousiasmant. Non, rien n'a changé en sept ans, à part moi, peut-être : à l'époque je n'avais pas mal au dos à la fin des concerts...