Les Ardentes 2011
Liège, le 7 juillet 2011
Autant être honnêtes avec vous : cette année, notre présence aux Ardentes relevait davantage de l’habitude (et des origines liégeoises du rédac’ chef et de son adjoint) que de la véritable volonté de profiter d’une affiche particulièrement alléchante. Car si on n’oserait pas dire que le line up de cette sixième édition était mauvais, on remarquera quand même que par rapport à l’année passée, il y avait une certaine baisse (voire une baisse certaine) de qualité. Douze mois plus tôt, les têtes d’affiche des Ardentes se prénommaient Pavement, P.i.L. ou N.E.R.D., mais elles étaient surtout accompagnées d’une armada de noms moins ronflants mais particulièrement pertinents par rapport à l’ambition affichée par le festival à sa naissance – devenir une sorte de Pukkelpop wallon. On connaît le résultat : canicule effroyable + frilosité légendaire d’un public liégeois = une plaine certes bien remplie mais dont le principal intérêt résidait davantage dans les ragots de la veille que dans l’affiche de la journée. Les Ardentes n’étant pas une société philanthropique, il a fallu revoir sa copie en conséquence. Exit donc les noms qui donnent un peu de rêve au festivalier wallon trop souvent habitué à voir tourner les 20 mêmes groupes tout l’été, et bienvenue à Mika, Stromae, Ziggy Marley et Sum 41.
Pourtant, malgré les complaintes des scribouillards de Goûte Mes Disques, on a toutes les raisons d’être satisfaits en bord de Meuse. Non seulement, l’organisation des Ardentes n’a jamais semblé aussi bien rôdée, mais le public a également suivi : avec 70.000 spectateurs en quatre jours (contre 10.000 de moins l’an dernier), le festival se porte comme un charme et semble une bonne fois pour toutes durablement implanté dans le paysage festivalier belge. Reste donc la question de l’affiche et du public – deux éléments étroitement liés. On l’a encore vu pendant quatre longues journées, le seul moyen d’un tant soit peu fédérer le public liégeois consiste à lui servir un truc pas bien méchant et qui bénéficie d’une bonne exposition médiatique. Car dans le cas contraire, c’est un bruit de fond insupportable qui accueille un artiste forcément pas poussé à donner le meilleur de lui-même – quand le public n’est pas tout simplement aux abonnés absents. Et alors que lors des cinq précédentes éditions, le dimanche consistait en affiche familiale et consensuelle, on a cette fois trop souvent eu la désagréable impression que Les Ardentes, c’était quatre dimanches de suite!
Cela ne veut pas pour autant dire que l’on n'a pas vu de bonnes choses. On a même assisté à quelques concerts d’exception. Sans parler de ce qu'il nous a été impossible de voir. Mais terminons quand même en affirmant qu’au regard des réactions presqu'excessives déclenchées par des artistes qui n’en méritaient peut-être pas tant, on craint pour la valeur ajoutée véritable du sympathique festival liégeois dans les années à venir. Mais seul l’avenir nous dira si nous avons raison. Dans l’intervalle, revenons sur ce qui a titillé notre curiosité, déchaîné les foules ou suscité notre ire au cours du festival. Attention, des punchlines salaces et des traits d’humour pas toujours finauds se sont peut-être glissés dans ce compte-rendu…
Simon & Jeff