Dominique A
Le Bikini, le 24 octobre 2012
C’est un Bikini presque plein qui accueillait Dominique A en ce 24 octobre pour son nouveau passage dans la salle toulousaine. On sera malheureusement arrivés trop tard pour la première partie assurée ce soir par Jens Bosteen. Nous n’aurons vu que les deux derniers morceaux qui, délivrés seul à la guitare acoustique, ne nous laisseront sur cet entrefilet et ce folk chanté en anglais pas une impression impérissable.
On était assez curieux de voir l’auteur de la récemment célébrée « Fossette » venir défendre son dernier album avec sa nouvelle formule scénique, c’est-à-dire en formation resserrée par rapport au début de la tournée et notamment de son passage à la Route du Rock.
Pour la suite de la tournée, le guitariste, le clavier, le batteur et le bassiste sont donc ceux qui l’accompagnent et il était donc à prévoir comme à son habitude pour chaque nouvelle tournée des versions remodelées des anciens titres. Malo, où l’ensemble de cuivres et de bois qui apportaient beaucoup à son excellent dernier album, effectuait son dernier concert avec le grand chauve.
Et on n’aura pas été déçus. Le set de cette soirée aura été plus varié, plus nerveux, mais aussi finalement plus subtil, la formule à cinq permettant sans doute plus de souplesse. Même les morceaux du dernier album sont remaniés du fait de l’absence des cuivres et bois et on verra de très belles versions de « Close West », « Rendez-nous la lumière », « Vers le bleu » et « Ce geste absent ». Côté classiques on ne se lassera jamais de « Pour la peau », « Le Commerce de l’eau » ou « Le Métier de faussaire ». Étonnamment, « Le Twenty-Two Bar » sera également jouée dans une fort sympathique version à deux voix avec Jeff, le bassiste anglais assurant les parties de Françoiz Breut en narrateur à la troisième personne.
Petite déception en revanche pour les versions du « Courage des oiseaux » et « Pères », qui sont loin d’être les meilleures que l’on ait entendues. Le set se sera conclu de très belle manière tout en douceur et en intensité avec les deux derniers morceaux de Vers les leurs : « Le Convoi » et « Par les lueurs ». Au final deux heures de concert avec deux généreux rappels, et un plaisir manifeste et toujours intact pour le Bruxellois à retrouver ses fans. Avec les années, celui qui est finalement devenu le meilleur porte-étendard de ce que l’on peut qualifier sans rougir et au noble sens du terme de chanson française a su acquérir une aisance scénique et une palette musicale et vocale extrêmement riche et variée tout en gardant toute sa personnalité et son originalité. En fait, on en vient à se dire qu’il fait partie de cette très rare catégorie d’artistes qui ne déçoivent quasiment jamais.