Zopiclone
Atlus
Outre les bons mots sur Resident Advisor, c’est surtout le titre de l’EP qui a attisé ma curiosité. Cette molécule qui lui donne son nom possède, selon Wikipédia, « des propriétés hypnotiques, sédatives, anxiolytiques, myorelaxantes et amnésiantes. Elle fait partie des hypnotiques les plus couramment utilisés, avec le zolpidem. » Etant un consommateur régulier de ce dernier médicament, je me dis qu’Atlus et moi étions fait pour nous rencontrer.
En même temps, heureusement qu’il y avait ce lien entre mes insomnies et le titre de l'EP pour entamer ce papier, sinon j’aurais dû avoir recours à une litanie de banalités au sujet d’un jeune type dont on ne sait de toute façon presque rien, si ce n’est que ce 12’’ pour Mister Saturday Night Records sent la victoire et la talent sur tout la ligne - à l'image du reste du catalogue du label de Brooklyn, d'ailleurs. En effet, en trois titres pour une petite vingtaine de minutes, Atlus fait montre d’une versatilité remarquable et joue à fond la carte de la bipolarité: sous son propre nom, le producteur de Glasgow laisse parler son côté Dr. Jekyll et produit une house très scolaire pour Numbers, le label de Guy Gerber. Mais c’est surtout quand Mr. Hyde se réveille qu’on tombe véritablement sous le charme. L'Ecossais rentre alors dans la peau d’un gros vicelard, d'un artiste aux idées retorses.
Si l’on exclut la brève introduction « A Little More Time », on a droit ici à deux titres absolument énormes : si vous aimez la house calorique sous perfusion disco, celle qui vous a fait aimer Daft Punk en 1997 quand les mecs n’étaient pas encore des gros paresseux, vous allez vous passer « Gum » en boucle pendant quelques semaines encore ; si vous aimez la techno qui n’a pas besoin d’usiner du kick guerrier pour que vous vous fassiez dessus, vous adorerez la plage-titre, qui ressemble au genre d'arme fatale que l’on ne s’étonnerait pas de croiser sur une sortie d'Omar-S.
Pas grand chose à ajouter: Atlus est jeune et il a beaucoup de talent. Pour le même prix, il aura peut-être tout de l’étoile filante. Mais à l’écoute de ce 12’’, on espère vraiment qu’on se plante.