Without
There Will Be Blood
Lorsque Google aura épuisé toutes les références au film de Paul Thomas Anderson, votre patience sera enfin récompensée par quelques suggestions en italien… et c'est là qu'il s'agira de cliquer. (Rien ne vous empêche toutefois de vous égarer sur les liens précédents. C'est un excellent film, bla bla bla) Encore inconnus au Nord des Alpes (et visiblement peu connus au Sud), leur maigre Bandcamp et leur bio tamisée dans Google Translate nous renseignent qu'ils ont déjà deux sorties à leur actif. Il est donc temps de leur préparer une place de l'autre côté de la frontière.
Vous souvenez-vous de cette époque bénie où les Black Keys étaient capables de déraciner des séquoias depuis le fond de leur garage? En une dizaine d'années, les deux bougres se sont doucement convertis en "soccer moms" du blues et, même si nous ne cesserons jamais de saluer leurs qualités, force est de constater que l'acidité commence à manquer. There Will Be Blood arrive donc au bon moment pour rallumer la mèche. Deux guitares, une batterie. Des petits jeunes qui n'en veulent. Des influences irréprochables. Des taches de graisse sur la chemise en flanelle.
Etablie du côté de Milan, la relève n'est pas vraiment du genre à construire des cathédrales avec des cure-dents et nous lui en sommes reconnaissants. C'est rugueux sur les bords et au coeur également. Avec des riffs qui tapissent, une voix bien burnée et une batterie qui ne fait pas sa mijaurée. Parfois menaçant, la poussière collée dans le dos, souvent roublard, à fracasser des bouteilles sur le crâne d'un autre abruti, juste pour vérifier le son que ça produit. Le trio puise à la source, ne soucie pas de réinventer la roue, dessèche ses amplis et remonte en selle. Le plaisir est tellement évident qu'on se félicite d'avoir laissé notre cervelle au vestiaire. Reste à gérer la gueule de bois du lendemain…