Whomp That Sucker!
The Glimmers
De vieux briscards des platines que ces Glimmers (alias Mo & Benoelie), à peu près aussi inévitables que les Frères Dewaele pour qui sort la nuit en Flandres depuis 1985. DJ's habitués des Fêtes de Gand, du Culture Club ainsi que des soirées Bel Mondo et Eskimo, ils ont pratiqué bien des sortes de musiques en 25 ans, mixé bien des compilations pour différents labels de Belgique et d'ailleurs. Avec toutefois une certaine constance dans la recherche du funk, du côté « black » des choses, en plus d'un certain amour du quasi-kitsch eighties.
Enregistré avec Ray Mang du label DFA sans autre ambition que de faire danser, Whomp That Sucker! tient à priori plus du dj tool que de l'album. Ce qui nous fait dire cela, c'est d'abord que le disque n'est composé que d'instrumentaux disco-house ou acid-techno au tempo plus ou moins similaire. Certains de ces morceaux sont relativement banals et anodins, d'autres plus accrocheurs. Une poignée fonctionne essentiellement sur le choix d'un sample assez pute, d'autres sur des montées acides et des gimmicks attaquant le cerveau. Certains sont très grand-public, d'autres sonnent comme héritières de ces classiques boombastiques et barrés des années 90, genre Hardwax. Bref, c'est un peu trop simplet et fonctionnel que pour s'avérer totalement satisfaisant lors d'une écoute domestique. Par contre, chipoté par un programme comme Traktor, Whomp That Sucker se montre davantage folichon. Un morceau comme "Cbeebies", qui carbure à l'origine de façon un peu hystéro à 130 BPM, s'avère de fait complètement trippant dès que le pitch se rabaisse de 7%. Il en va de même pour quasi tous les autres morceaux du disque, dont il est conseillé d'augmenter ou réduire la vitesse, rééditer des boucles, couper certaines longueurs, caler de simples instants dans un mix plus élargi.
Whomp That Sucker est bel et bien un dj tool, un truc qui se danse et avec lequel jouer, éventuellement même à partir duquel apprendre à mixer, plutôt qu'un disque à réellement écouter au sens classique du terme. Quand on sait cela, l'objet s'avère plutôt sympathique. Quand on s'attend à un moment de musique avec un début, un milieu et une fin, il peut par contre rapidement provoquer la lassitude. En d'autres termes, un truc qui se vendra plus en tranches sur Beatport que sous blister à la FNAC...