When Fish Ride Bicycles
The Cool Kids
Dire que les Cool Kids livrent actuellement leur tout premier album paraît paradoxal, tant ils sévissent dans le rapgame depuis quelques années déjà. En effet, le duo du Midwest nous a déjà offert trois mixtapes et une paire d'EP's (sans compter les projets solos), tous estampillés de leur marque de fabrique - des beats minimalistes, un flow nonchalant et une culture boombap hipster bien travaillée. Respectés et admirés par le grand public comme par leurs pairs, Mikey Rocks et Chuck Inglish débarquent en 2011 avec la difficile tâche de défendre un rap bien singulier par le biais de ce premier opus au titre atypique, When Fish Ride Bicylcles.
Pour rappel, ces deux-là suivent un créneau plutôt inusité basé sur des prods simples, quasi primaires, naviguant entre inspirations électroniques et schémas plus old school. La patte de Chuck Inglish à la production et le phrasé oisif de Mikey Rocks sont les points de référence d'un univers composé de références basketballistiques, d'un goût exacerbé pour le style et d'une désinvolture démesurée. Cette attitude-là, que beaucoup ont essayé de copier en vain, a tapé dans l’œil des plus grands, notamment des Neptunes pour ne citer qu'eux. Présente sur le projet, la bande à Pharrell s'adapte parfaitement au délire des Cool Kids et apporte même une dose de rythme à l'album sur « Get Right » ou l'entêtant « Summer Jam », qui risque bien d'accompagner vos soirées estivales. Hormis ces deux pistes confiées à des 'étrangers', le reste de When Fish Ride Bicylcles est produit par Chuck Inglish et applique la fabuleuse recette du duo décrite précédemment, tout en amenant des évolutions notables. D'un point de vue général, le rendu est bon, mais certaines tracks sont particulièrement réussies et sortent du lot, comme « Bundle Up » et « Roll Call » où Asher Roth, Chip Tha Ripper et Boldy James font office de guest. Les autres featurings présents sur le projet prennent eux aussi leurs responsabilités, à l'image de Ghostface Killah sur « Penny Hardaway » ou de Mayer Hawthorne sur le remuant « Swimsuits ».
En conclusion, on peut dire que When Fish Ride Bicycles tient bien son rang de premier album grâce à des morceaux qui suivent une ligne directrice bien trempée, réaffirmant le style si particulier des Cool Kids tout en assumant des évolutions au niveau de la production. L'inimitable duo nous pond donc une galette bien agréable, dont le seul défaut est peut-être d'être un peu trop courte avec 11 titres seulement au compter. Mais aussi (et surtotu) une galette qui promet un bel avenir aux deux jeunes hommes.