We Are Beautiful, We Are Doomed
Los Campesinos!
Los Campesinos!, cette joyeuse bande d'étudiants gallois que le talent à éloigné des bancs de l'école, sont vraiment des gens généreux. Quelques mois à peine après un Hold On Now Youngster... tout bonnement ébouriffant, le groupe nous revient déjà avec un second opus sous le bras. Forcément, une telle productivité doit forcément éveiller quelques soupçons... que le groupe s'est empressé de balayer par voie de dossier de presse. Pour faire court, Los Campesinos! nous jurent leurs grands dieux que ce We Are Beautiful, We Are Doomed n'est pas une collection de faces B et de chutes de studio compilées à la va-vite, mais bien un nouvel opus en bonne et due forme.
Et si nous sommes bien forcé de les croire, la parution aussi rapide d'un second album soulève une question plutôt pertinente: vu le temps qu'a passé le groupe ces derniers mois sur les routes, on se demande bien quand il a pu consacrer le temps nécessaire à l'écriture de morceaux capables de tenir la dragée haute à ceux présents sur Hold On Now Youngster.... La réponse se trouve dans les dix vignettes que compte We Are Beautiful, We Are Doomed: d'un niveau plutôt faiblard par rapport aux livraisons habituelles, celles-ci déçoivent. Car si Los Campesinos! avaient été capables de donner relief et consistance à leur mélange bordélique de punk et de pop sur Hold On Now Youngster..., ici, la troupe de Cardiff ne semble préoccupée que par une seule chose: jouer très vite et très fort. Certes, c'était déjà le cas auparavant, mais cette débauche d'énergie avait au moins le mérite d'être contrebalancée par des envolées de cordes, une voix féminine nonchalante ou quelques notes de synthé. On ira pas jusqu'à dire que Los Campesinos! n'expriment que le volet Ramones/MC5 de leurs influences sur cette nouvelle galette, mais nous ne sommes pas loin de la vérité, ce qui est particulièrement triste dans le chef d'un groupe qui avait séduit par sa fraîcheur il y a quelques mois à peine.
Finalement, We Are Beautiful, We Are Doomed est un peu à l'image des concerts brouillons que donne le groupe. Voilà donc un album aux sacrés airs d'erreur de jeunesse. Vu le jeune âge de ses protagonistes, nous sommes prêts à pardonner. Mais qu'on ne les y reprenne plus.