Volume Massimo
Alessandro Cortini
Il serait facile de réduire Alessandro Cortini au rang de "claviériste de Nine Inch Nails". S’il excelle en groupe et en collaborations (avec nul autre que Lawrence English et Merzbow), l’Italien a pourtant su façonner une très belle carrière solo. Plutôt que d’évoquer ses nombreuses sorties, on préférera ici mentionner ce qui sous-tend l’ensemble de son œuvre : une passion pour les synthétiseurs analogiques, et une volonté permanente de faire briller ces instruments, comme si chaque morceau devait expliciter les mécanismes internes des claviers.
Pour ce nouveau disque sur Mute, c’est pourtant un autre instrument que Cortini a principalement choisi de mettre à l’honneur : la guitare. Pas pour en modifier lourdement les sons et les rendre indistinguables des synthétiseurs, comme Oneohtrix Point Never l’avait fait sur Garden Of Delete - après avoir justement accompagné Nine Inch Nails en tournée. Non, l’instrument s’exprime ici souvent très franchement, l’Italien s’autorisant même ici et là une petite phase mélodique à la manière de "LET GO".
S’il fait entrer un nouvel instrument dans la musique d’Alessandro Cortini, il ne faut pas attendre de Volume Massimo qu’il bouleverse la musique de l’Italien. Il est, comme sur toutes les autres œuvres de Cortini, question sur ce disque de longues répétitions qui sont autant de fausses montées en puissance, un peu à la manière de Fuck Buttons sur Tarot Sport ou de tout autre artiste dont on peut qualifier la musique de « cinématographique ». Par rapport à son précédent disque, on notera justement que Cortini s’est quelque peu calmé sur la charge émotionnelle de ses morceaux. Là où AVANTI jouait la carte de la mélodie immédiate et des grandes émotions, Volume Massimo n’essaye jamais d’être aussi larmoyant que son prédécesseur. Non, cette nouvelle œuvre joue au contraire sur la puissance brute plutôt qu’émotionnelle, faisant résonner ses cordes et vrombir ses drones.
On a parfois même l’impression que Volume Massimo ne va pas assez loin dans cette capacité à jouer sur le volume comme l’annonçait son titre. À nos critiques, ceux qui l’ont vu à l’Atonal nous répondront que l’on avait qu’à y être pour le voir faire trembler le festival berlinois. Hélas pour nous (qui n'habitons pas une grande ville), il faudra le voir en live pour vraiment vivre intensément ce disque. Avec un peu de chance, on pourra aussi en profiter pour voir Nine Inch Nails.